« HABITER ENSEMBLE - AMBIANCE, STRUCTURE ET MILIEUX »
L’habitat collectif, élément central de fabrication du territoire
Jour d'enseignement : MARDI
L’habitat collectif mobilise un bagage technique important. La connaissance des réglementations et des logiques immobilières à l’œuvre dans ce type d’opérations aujourd’hui est une condition de la pertinence du projet. Mais, si dans la pratique contemporaine française ce type de programme est extrêmement normé, l’enseignement de projet sera l’occasion d’un élargissement du regard vers d’autres pratiques historiques et transnationales. L’objectif principal est de conduire l’étudiant à la construction d’un jugement critique raisonné sur la question de l’habitat, et de son rôle dans la cité.
Ce programme interroge sur les conditions du vivre et habiter ensemble et doit être abordé comme une recherche plus fondamentale sur les modes de vie et de sociabilité, parler de l’habitant et non de l’usager. Dans un moment où la crise sanitaire mondiale et toutes ses conséquences ont replacé le débat sur les conditions des logements dans la sphère publique, il est primordial d’accorder à ce programme l’importance qu’il a dans la fabrication des territoires. L’économie du partage, le rapport à la nature, l’évolution des mobilités, émergent dans le contexte d’urgence actuel, comme des impératifs à prendre en compte pour proposer un cadre de vie qualitatif. Le logement collectif doit redevenir le lieu d’innovation programmatique et technique. S’appropriant ainsi la question de la ville comme juxtaposition et comme complémentarité, les étudiants prennent conscience que l’aménagement urbain est un projet de société. Ce travail donne à penser les relations complexes et les frottements entre demande sociale individuelle et intérêt collectif. Il permet d’interroger la commande, la légitimité du commanditaire en rapport au bien commun qu’est la ville. Il invite à penser l’interstice, l’interface et l’altérité. C’est aussi un sujet technique, qui introduit le travail sur les typologies entre diversité et répétition, entre variation et stabilité. Le cheminement itératif entre l’approche morphologique, typologique et architectonique conduit les étudiants à expérimenter «l’entrelacement des échelles» de manière presque évidente.
Partant de l’élément primordial et quotidien du territoire, l’étudiant peut initier une réflexion critique sur le rapport au lieu et sur sa transformation. C’est donc un très bon exercice pour des étudiants en fin de licence, car il leur permet de comprendre que l’acte architectural est une particule élémentaire du territoire. Les écoles d’architecture sont à l’avant-garde du renouvellement de l’inventivité architecturale sur ces sujets, anticipant l’évolution possible des modes de vie.