LA PENSÉE MISE EN ŒUVRE PLACE MAZAS
Cette année, le workshop de Master 1 (S8) revêt un caractère international, par ses enseignants invités de part et d'autre de l'Atlantique :
Colin CATHCART (New-York, USA)
Santiago CIRUGEDA (Séville, Espagne)
Marcos CORONEL BRAVO (Caracas, Venezuela)
Guilherme LASSANCE (Rio de Janeiro, Brésil)
Francesco MAGNANI (Venise, Italie)
Raffaele MARONE (Naples, Italie)
Cet atelier intensif ouvre à la complexité du projet architectural qui se décline de l’échelle urbaine à celle de l’édifice. Nous nous intéressons aux délaissés urbains, où se confrontent la ville, les infrastructures, et le grand paysage. Des territoires qui mettent en jeu les questions de densité, de réversibilité et d’urbanité.
Le workshop vise à l’affirmation de prises de positions urbaines, architecturales et paysagères, où les compétences des architectes sont requises pour questionner l’espace public et sa mutabilité.
Nous souhaitons ouvrir ce workshop vers plus de confrontation au « fait » et au « faire ». Des interventions architecturales viendront appuyer la réflexion sur l’espace public afin de fabriquer une ville plus belle et plus accueillante. La finalité́ de cette semaine pourra se matérialiser par une construction d’installations à l’échelle 1 sur le site même de la Place Mazas à Paris dans le 12ème arrondissement.
Cette intervention à l’échelle 1 approche la notion d’architecture nécessaire et exigeante, à partir d’un minimum de matière, au profit de matériaux de qualité, de systèmes constructifs intelligents et faciles à mettre en oeuvre, pour développer un projet capable,
- De décliner l’espace urbain pour qu’il devienne un espace public partagé, porteur de valeurs culturelles,
- De concevoir des architectures qui rivalisent d’inventivité et de poésie.
Les 6 groupes de travail vont investir la Place Mazas et proposer un projet en toute autonomie. Cependant nous vous proposons d’avoir un élément commun, un fil conducteur qui pourra être décliné de manière différente selon les sensibilités.
Chaque groupe disposera de 100 tasseaux de bois comme élément de base. Le tasseau de bois est un élément peu onéreux, facile à transformer et à utiliser, et qui reste qualitatif.
Chaque groupe disposera également d’un budget fixe dans un magasin de récupération, où il pourra choisir les matériaux qui lui semble nécessaire à la réalisation de son projet.
Présentation des 6 enseignants invités
Francesco Magnani
Francesco Magnani est diplomé de l'université d'architecture IUAV de Venise, après avoir passé une période d'études et de travail à Lisbonne, Portugal. Il a collaboré à l'enseignement du projet à l'université d'architecture IUAV de Venise (2000-2006) et à l'université d'architecture de l'École polytechnique de Milan (2003-2004). Professeur de l'atelier de Projet (2eme année) à l'université d'architecture IUAV de Venise (2007) et de l'atelier Wave à l'université d'architecture IUAV de Venise (2019), il a été visiting critic à l'Ensa-V (École Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles) en 2007, et à l'université d'architecture Hochschule de Munich en 2011. Francesco Magnani est co-fondateur en 2004 avec Traudy Pelzel de MAP studio ( www.map-studio.it ) agence d'architecture à Venise qui réalise des missions publiques et privées, combinant activités professionnelles et de recherche. En 2018 MAP studio a pris part à la 16ème Biennale d'Architecture de Venise avec le projet du Pavillon Asplund qui abrite des dessins et des maquettes de Gunnar Asplud pour la chapelle Woodland de Stockholm. Asplund Pavilion est finaliste au Surface Design Award 2019 de Londres. Les projects de MAP Studio ont été publiés par les principales revues italiennes et étrangères, notamment Casabella, Bauwelt, AMC Interieurs, Edilizia e Territorio, BOB International Magazine of Space Design.
Marcos Coronel Bravo
Marcos Coronel Bravo est un architecte vénézuélien, diplômé de l'Université centrale du Venezuela. En 2011, il a cofondé PICO Colectivo (Projet d'intérêt communautaire), une structure d'action politique axée sur les interventions de régénération physique au sein des communautés. En 2013, il a effectué un voyage de recherche appliquée à travers l'Amérique latine, où il a établi des contacts avec différents collectifs et groupes de militants urbains à travers la région, réalisant ses premières interventions de construction tactique à travers des processus participatifs. À son retour au Venezuela, il travaille à Caracas auprès du Bureau des plans et des projets spéciaux de la vice-présidence territoriale du pays, et en 2014 il est chargé de diriger le projet "Espaces de paix", programme ambitieux d'auto-construction d'espaces publics dans les favelas, développant alors de multiples infrastructures et équipements sociaux dans des contextes populaires et émergents du Venezuela et du monde. Au cours de cette période, il a guidé, conçu et construit plus de 30 projets avec la participation de nombreuses organisations et institutions civiques. Depuis 2016, il est professeur à la Chaire de conception architecturale de l'Université centrale du Venezuela, spécialisé dans les expériences d'unités sociales et de nouveaux organismes de régénération urbaine en charge de la transformation de la ville.
Guilherme Lassance
Guilherme Lassance est architecte DPLG (1992), docteur de l'Université de Nantes (1998) et, depuis 2002, professeur de la Faculté d'Architecture et d'Urbanisme de l'Université Fédérale de Rio de Janeiro, Brésil (FAU-UFRJ) dont il est actuellement le vice-directeur. En 2013 il a été boursier de la Fondation Fulbright à la Graduate School of Architecture, Planning and Preservation (GSAPP) de l'Université de Columbia à New York où il est revenu enseigner en 2016 invité comme professeur associé du Département de Urban Design. Il est co-fondateur de l'Agence Arquilab, créée en 2006 à Rio, et dirige le Laboratoire de Recherche en Urbanisme Critique et Architecture UrCA au sein du Programme de Post-grade en Urbanisme à la FAU de Rio. Il a publié, entre autres, l'ouvrage Metropolitan Rio: Guide for an architecture, ayant reçu plusieurs prix au Brésil et en Amérique Latine.
Raffaele Marone
Raffaele Marone est architecte PhD. Sa recherche d'une architecture pour la vie contemporaine est à la croisée du design, de l'érudition et de l'enseignement. En 1994, il a remporté le prix national d'architecture "Luigi Cosenza" pour les installations d'aqueduc dans une réserve naturelle publique. Depuis 1997 il enseigne la conception architecturale et urbaine, actuellement à l'Università della Campania "Luigi Vanvitelli", et a effectué des recherches dans les universités de Porto, Lausanne, Milan, où il a enseigné comme professeur invité, critique invité et conférencier lors de séminaires et ateliers internationaux. Raffaele Marone a été en 2003 commissaire de l'exposition "Lugares / Lenguajes. Experimentación proyectual y experiencias de la enseñanza del proyecto en Italia y Europa ", qui s'est tenue à l'Universidad Nacional de Colombia à Bogotà, à Medellin et à l'Université Sapienza de Rome. Il a publié des projets, des articles et des essais, ainsi que des livres, dont le dernier paru en 2018 " Ovunque è architettura. Fatti dello spazio che abitiamo ". Ses œuvres ont été exposées en Italie et à l'étranger. Sa recherche est également enrichie par des pratiques de composition qui explorent différentes formes expressives de la photographie, à la poésie, aux arts visuels. Raffaele Marone écrit le blog https://www.ilfattoquotidiano.it/blog/rmarone/
Colin Murray Cathcart
Colin Cathcart a reçu la médaille d'or de l'AIA après avoir obtenu son diplôme de Columbia en 1983. Entre 1983 et 2017, C. Cathcart associé à Gregory J. Kiss (Agence Kiss et Cathcart) a réalisé des projets selon des normes élevées d'écologie, de fonctionnalité, d'économie et d'esthétique. L'agence a conçu et réalisé plusieurs installations de production photovoltaïque à Port Jervis, au Pays de Galles, en Manchurie, Alabama, Californie, Macédoine grecque, et acquis une réputation internationale dans l'architecture solaire et durable, à la pointe de l'intégration technique de BIPV (Building Integrated PhotoVoltaics), BIA (Building Integrated Agriculture) et Net Zero-Energy and Urban Zéro déchet. Le travail Colin Cathcart a été présenté dans de nombreuses publications parmi lesquelles "Architectural Record, Progressive Architecture", " Plantes, sites et parcs", "A Field Guide to American Architecture", "A Guide to Contemporary New York City Architecture", "Magazine Metropolis" et "Le New York Times". Colin Cathcart a enseigné des studios de design et des séminaires à l'Université Columbia GSAPP, The New Jersey School of Architecture à NJIT, Parsons New School of Constructed Environments, et sur les campus Rose Hill et Lincoln Center de l'Université Fordham. Il a été critique invité à Princeton, Yale, Auburn, Toronto, Sydney et Penn. En 2017, Il est devenu directeur exécutif fondateur de Mrs. Hudsons Gear Table Inc, une société de conseil à but non lucratif pour les services de conception/ de construction/d'expertise, basée à New York.
Santiago Cirugeda
L’architecte Santiago Cirugeda développe des projets subversifs dans les réalités urbaines. De l'occupation systématique d’espaces publics dans des conteneurs à la construction de prothèses en façades, patios, toitures et terrains, il négocie des zones légales et illégales pour rappeler le contrôle omniprésent auquel nous sommes tous soumis. Il travaille avec les gouvernements locaux pour mettre en œuvre de nouveaux modèles de logement pour les personnes socialement défavorisées. En 2003 il fonde le bureau d'architecture Recetas Urbanas (Recettes urbaines), un collectif de conception et de défense des droits regroupant des architectes, des avocats et des travailleurs sociaux, basé à Séville en Espagne, pour aborder des questions comme l'architecture éphémère, le recyclage, la réutilisation des matériaux, les stratégies d'occupation et d'intervention urbaine, la participation des citoyens au processus décisionnel. Santiago Cirugeda a présenté en 2007 le livre « Urban Situations » qui montre les stratégies juridiques et les exigences sociales à travers des projets architecturaux, et en 2008 le documentaire « Dr € am Spanish », avec Guillermo Cruz, qui révèle les causes et les effets de la bulle immobilière en Espagne. En 2011, le livre « Collective Architectures » dépeint l'initiative qui consista à mobiliser des dizaines de groupes pour recycler les conteneurs d'une colonie temporaire démantelée, les transformant en une multitude d'espaces auto-construits et autogérés répartis sur tout le territoire espagnol, résultant du réseau éponyme.