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  • S8-P1

Projet S8

Semestre 8

DE 5 Infrastructures Terrestres : Le faubourg contemporain - B. Colboc, N. Mallet

Enseignant(s) : Nicolas Mallet,Valère Paupelin Huchard,Benjamin Colboc

  • Année : 4
  • Semestre : 8
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

S8- Infrastructures terrestres : Adapter la ville moderne - Dompter l’héritage.

 

STUDIO DE PROJET S8

 

Benjamin Colboc (TPCAU)

Nicolas Mallet (TPCAU)

 

Objectifs pédagogiques

 

Apprendre à problématiser est un des objectifs du master en architecture. Problématiser, c'est l'art de transformer un sujet en une interrogation structurée qui met en lumière des enjeux à explorer. Cela consiste à aller au-delà d'une simple description ou d'un énoncé factuel pour poser une question ouverte et précise, qui nécessite une réflexion approfondie et critique. Si l’enquête est la méthode la plus répandue pour soulever les problématiques, le S8 « Dompter l’héritage » propose une démarche singulière qui vise à tester les problématiques potentielles d’un site en y précipitant des projets fabriqués in vitro. Ces projets, par leur type et leur morphologie, agissent comme des révélateurs des potentiels du site, permettant de nourrir l’enquête. Les projets in vitro permettent de nourrir la formulation d’une problématique que les projets in vivo se proposeront de résoudre. In fine, ces projet in vitro permettront de comparer les hypothèses testées pour mesurer leurs impacts. Cette « analyse par le projet », au-delà de mobiliser la capacité d’imagination des étudiants, devient le leitmotiv d’enquêtes à même de nourrir la capacité de problématisation attendue en Master.

 

 

Objectifs scientifiques

 

Le domaine d’études INFRA affirme la priorité d’atténuer l’impact des activités humaines sur le système Terre. Si l’on a jusqu’à présent séparé l’architecture (l’édifice) et le contexte (la Terre), l’une faisant l’objet d’un projet et l’autre servant de toile de fond, INFRA prépare les étudiantes et étudiants à réarticuler ces deux dimensions. Pour cela, l’enseignement s’appuie sur la notion d’infrastructure, étendue à la compréhension et l’analyse des systèmes d’installations humaines sur lesquels il est nécessaire que l’architecte agisse pour faire face aux multiples crises (environnementales, économiques, sociales). Car l’infrastructure est désormais le niveau de lecture qui peut permettre de prendre la mesure de l’impact des humains sur le système Terre, et plus particulièrement sur l’épaisseur du sol, la diversité du vivant et la consommation de matière.

 

INFRA décline deux lignes pédagogiques : la ligne « littorale » s’appuie sur des sites en première ligne du dérèglement climatique et évalue leur habitabilité future ; la ligne « fonctionnelle » évalue l’héritage des ensembles architecturaux typiques de la période moderne et leur potentiel de métamorphose.

 

Si la ligne fonctionnelle a posé au premier semestre la question de la métamorphose de l’édifice, ce second semestre Dompter l’héritage questionnera la mutation des formes urbaines engendrées par ces ensembles architecturaux. Après avoir conçu, analysé et comparé des projets aux typo-morphologies archétypes (barres, tours, nappes, ilots à cours/fermés) accueillant une programmation mixte comparable croisant logements familiaux, résidences gérées, activités, équipements et fonctions supports, nous éprouveront leur capacité à accompagner ces mutations architecturales et urbaines.

Contenu

Problématique

 

L’ile de France, soumise à une forte pression foncière, manque de logements et des équipements afférents. Si la demande est claire, sa formalisation urbaine et architecturale est loin de faire consensus. « Il faut densifier mais pas trop haut », « préfabriquons une ville riche de surprises et de différences », « vivons dans une ville dense mais largement végétalisée », « créons de la densité désirable » tandis que les français rêvent de maisons individuelles, « des forêts urbaines pour mieux vivre la ville », etc. Le nombre d’injonctions contradictoires convoquant des idéologies inavouées ou mal formulées sont légion lorsque l’on parle d’urbanisme. Au-delà de l’amusement, il nous faut comprendre l’égarement confinant à l’angoisse que traduisent ces formules : comment agir sur les territoires hérités de la période moderne ?

 

Méthode

 

Le S8 « Dompter l’héritage » prolonge les réflexions menées au premier semestre sur la grande hauteur à travers l’étude et la transformation d’IGH - de l’existant et à leur transformation. Si le premier semestre posait l’existant comme postulat, le second semestre posera la densification, donc la construction neuve comme hypothèse de projet. Ces projections de construction, ambitieuses par leur programmation et par leur procédé constructif, pragmatiques par leur réalisme et par leur précision, seront autant d’utopies concrètes pour agir sur le réel.

Les étudiants, individuellement en charge d’un programme similaire croisant équipement, logements libres et aidés, activités et fonctions supports, concevront des projets in vitro répondant à différentes hypothèses typo-morphologiques : barre, tour, nappe, ilot fermé/à cour, ilot ouvert. Ces projets interrogeront les enjeux contemporains constructif (bas carbone, bio sourcé donc bois, terre, paille etc.) et programmatique (foisonnement, adaptabilité, réversibilité etc.). Ces projets manifestes, conçus in vitro, seront analysé et comparé en groupe afin de dresser un bestiaire des formes urbaines et architecturales.

Dans la seconde partie du semestre, les étudiants questionneront les sites d’étude en faisant atterrir leur projet in vivo. Il s’agira de faire ensemble la ville, en adaptant, déformant, modelant les archétypes et de poser cette question contemporaine angoissante : quelle ville souhaitons-nous ?