Le programme pédagogique offre aux étudiants de deuxième cycle la possibilité de définir un parcours personnalisé parmi la diversité des enseignements proposés au sein de différents domaines d'étude. Les formations dispensées dans ce second cycle s'inscrivent simultanément dans des perspectives d'insertion dans le monde du travail, dans celles de la maîtrise d'œuvre et de la recherche. Le deuxième cycle conduisant au diplôme d'État d'architecte confère le grade de master.

LES DOMAINES D'ÉTUDES

Les étudiants se constituent un parcours personnalisé parmi la diversité des enseignements proposés au sein de neufs domaines d'étude. Ce parcours permet à l'étudiant, en lui offrant un large éventail d'enseignements, de construire la spécificité de sa démarche au regard des questions de l'époque.
 

Les neuf domaines d’études proposent une offre répartie selon trois configurations :

  • Cinq domaines d’études constituent des plateformes généralistes et pluridisciplinaires axées sur l'existant, le territoire, l'architecture : Atlas, Infrastructures terrestres, Praxis, Matière et expérience et Transformations.
  • Deux domaines d'études présentent une posture de spécialité : Situations, l’architecture par le paysage, et “A-lto”, l’héritage de la modernité en perspective.
  • Deux domaines d'études investissent une approche disciplinaire volontairement hors des trajectoires classiques, plus exploratoires : Domaine Etudes Ecologie Radicale, l'écologie radicale comme posture, et “Arts!”, l’architecture à travers les arts.  

Ces 9 domaines d’études proposent 14 enseignements de projet en Master 1, 17 enseignements de projet en Master 2 et 19 séminaires.

DE 1 Alto

L’architecture est envisagée par le DE A-lto comme une discipline qui construit des ambiances, des espaces et des paysages. Une discipline qui se nourrit d’innombrables autres champs du savoir, capable de penser le petit et le très grand simultanément. Ou de lier le passé et le futur. Nous croyons que l’architecture n’est pas un décor dans lequel vivent des gens mais ce qui conditionne leur façon de vivre.  

Paul Chemetov, disparu récemment, écrivait dans  « Le territoire de l’architecte » que l’architecte est un stratège qui sait agir avec les moyens dont il dispose pour être le plus efficace possible. Efficacité signifie déployer un minimum de moyens pour un produire un maximum d’effet. Mais efficacité veut aussi dire recycler la matière existante ou des parties d’édifices pour leur donner une nouvelle vie, en travaillant habilement sur des restes et des fragments, comme on travaille sur des objets trouvés.  

Notre collectif considère ensuite que l’architecture est indissociable d’un territoire et de thèmes spécifiques comme ceux de la place de la nature en ville ou du grand paysage. Nous sommes intéressés à questionner la métropole et sa périphérie/ la ville européenne / les territoires émergents mais aussi le territoire néo-rural que nous considérons comme une forme alternative de vie collective. Des enseignements délocalisés hors Paris et hors territoire national ( Suisse , Italie , Canada, Guyanne) organisés chaque année permettent d’appréhender la multiplicité de ces situations.  

L’architecture est faite autant de géométrie que de matière ou d’énergie. Nous pensons que le territoire est un palimpseste composé de strates qui se sont sédimentées au cours du temps. Que l’édifice est de l’énergie stockée dans des couches de matière dont la durée de vie est variable. Que la métropole est une étendue sans limites précises dans laquelle toute intervention, même la plus petite, peut générer un ordre nouveau.

DE 2 ARTS !

ARTS ! s’intéresse à la conception architecturale 
ARTS ! s’adresse à ceux et celles qui pensent qu’il faut inventer d’autres manières de faire architecture(s) face à des situations inédites et pluriverselles 
ARTS !  propose d’autres manières de penser et de faire, par les arts, pour concevoir et fabriquerles architectures 
ARTS ! c’est un détour par des positions artistiques pour aider à appréhender les complexitéset intrications contemporaines dans les productions architecturales 
ARTS ! parce que l’art actuel, dans sa diversité (conceptuelle, politique, esthétique), ouvre vers des méthodes, des processus, des protocoles, des coopérations, des actions qui nous permettent de prendre position face aux transformations du monde 
ARTS ! observe, transforme et produit des situations qui qualifient aujourd’hui nos milieux d’existence 
ARTS ! pour apprendre à faire avec les incertitudes qui marquent l’époque  
ARTS ! forme un groupe pour le plaisir d’expérimenter, de s’étonner de ce que peuvent être des architectures, aujourd’hui et demain 
ARTS ! est ouvert, sans présupposé ni attendu autre que de s’intéresser, sans limite, aux architectures 
ARTS ! est destiné aux curieuses et aux curieux qui ne se satisferont pas d’être “prêts à l’emploi” en sortant de l’école 
ARTS ! n’a aucune doctrine mais aime les pensées vivantes qui conduisent vers des productions architecturales enthousiasmantes 
ARTS ! est proposé par des enseignants et enseignantes, artistes et architectes, qui veulent échanger, dialoguer, débattre (de numérique, du commun, de globalisation, de ressources, de régime climatique, etc.) avec des étudiants et étudiantes engagées 

 

DE 3 A.T.L.A.S

Adaptations des Territoires, des Lieux et des Architectures en Situation 

Devenir architecte, c’est prendre part à un jeu complexe d’influences, de mécanismes socio-spatiaux, et de contraintes : c’est comprendre l’inscription d’un lieu ou d’une portion de territoire dans l’ensemble des dynamiques territoriales ; c’est intervenir face au « nouveau régime climatique » (B. Latour). 
Comprendre avant d’agir, apporter une réponse spatiale, architecturale, constructive au fonctionnement ordinaire et systémique des lieux et des territoires devient désormais une nécessité.   

ATLAS propose de dépasser l’opposition ville et campagne pour explorer les potentialités de transformation et d’interdépendances des territoires.  

ATLAS vise à aider les étudiants à se saisir des responsabilités et des possibilités d'action de l'architecte. Il propose à travers ses deux lignes d’enseignement : 

  • « Habiter », de rendre habitable les territoires urbains en difficulté 
  • « Reterritorialiser », d’activer des territoires peu habités et délaissés par l’économie. 

L’interaction complice entre stratégie (urbaine, territoriale et paysagère) et expérimentation (architecturale et constructive) dessine ainsi le cadre des objectifs de formation. 

DE 4 ÉCOLOGIE RADICALE

Face à l’urgence planétaire, refonder l’architecture - la discipline comme son enseignement - est une question essentielle pour les générations à venir.   

Le domaine d'étude "Écologie Radicale" propose ainsi de penser l'architecture en son principe, c’est à dire apprendre à faire projet selon une connaissance approfondie des milieux et de leurs composantes (climatiques, vivantes, géologiques, historiques et patrimoniales, culturelles, urbaines et paysagères, techniques, économiques, sociales, politiques). En ce sens le D.E.E.R. vise une approche neutre voire décroissante où il ne s’agit plus forcément d’ajouter des éléments mais possiblement d’en retrancher pour soigner, améliorer, requalifier.  

Pour la réalisation de cette ambition, le D.E.E.R. remplace les modes pédagogiques conventionnels par une approche active : enseignement collaboratif & participatif, expérientiel, in situ, création de nouveaux récits politiques, etc. Ici, donc, les étudiantes et les étudiants prennent une place centrale : ils sont moins destinés à recevoir un enseignement préconçu qu'à mettre en jeu leur propre expérience intellectuelle et sensible. Leur responsabilité sera déterminante. 

DE 5 INFRASTRUCTURES TERRESTRES

Le domaine d’études INFRA porte sur l’étude et la transformation des infrastructures, dans leurs dimensions spatiales, temporelles et programmatiques. Historiquement liée à la culture constructive et à la fabrication d’objets techniques, et reléguée hors du domaine de l’architecture, la notion d’infrastructure est désormais le niveau de lecture qui permet d’appréhender les faits terrestres, et de prendre la mesure de l’impact des humains sur le système Terre. En s’appuyant sur l’analyse et l’interprétation de situations limites, INFRA propose aux étudiants.es un laboratoire de recherches et d’expérimentations pour continuer à architecturer le monde pour le rendre habitable. En articulant enseignements de projets et séminaires, INFRA forme des praticiens.nes et chercheurs.ses en architecture capables d’agir dans un monde devenu complexe et incertain. 

DE 6 MATIÈRE ET EXPÉRIENCE

Un changement de paradigme affectant les conditions matérielles et culturelles auxquelles fait face l’architecture. L’urgence écologique bouscule aujourd’hui les modes de vie et les activités humaines sur Terre. L’urgence première de ralentir le changement climatique impacte fortement la production architecturale, tant dans la réduction du nombre de nouvelles constructions, que dans la nécessité d’utiliser des matériaux requérant moins d’énergie pour leur fabrication. 

 Matière et expériences :
Interroge les modes de production, entre artisanat et industrie 
Questionne les ressources matérielles disponibles, entre géosourcées et réemplois 
Interroge les capacités physiques et climatiques de la matière, entre approche scientifique et approche sensible 
Étudie les conditions de transformation de la matière dans leurs contextes politiques, culturels et sociaux 
Développe une posture critique et théorique notamment sur les cultures constructives 
Associe une recherche théorique et une manipulation physique 

DE 7 Praxis

Praxis fait le constat que les crises environnementales, économiques, sociales et politiques que nous traversons sont intimement liées à notre appareil productif, dont l’insoutenabilité est manifeste. Nos manières de produire sont la cause de destructions écologiques et anthropologiques sans précédent. Nous pensons, pourtant, que la discipline architecturale dispose des moyens de les surmonter, car elle est capable de penser la construction d’un appareil productif alternatif soutenable, qu’il s’agisse de conception ou de réalisation. Cela doit désormais être là sa mission première. Notre rôle ne peut se limiter à édifier des œuvres de qualité, si les conditions de leur production ne sont pas durables. Nous devons réécrire notre rôle en tant qu’architecte. Au sein des ateliers de recherche et des séminaires, les étudiant·es auront donc pour objectif de développer une réflexion critique sur les pratiques architecturales et urbaines alternatives. 

Découvrir le DE4 Praxis en détail, pdf, 7,49 mo

DE 8 SITUATIONS

Terrains, paysages, architectures 

Si la question des paysages était encore périphérique dans les écoles d’architecture il y a une dizaine d’années, l’évolution de la demande dans la profession et chez les maîtres d’ouvrage met les savoir-faire et les compétences des paysagistes au centre des disciplines du projet architectural et urbain. Nos enseignements accompagnent ce changement de paradigme et reposent sur une démarche qui est celle de mettre en avant le terrain, le déjà-là, l’existant. Problématiques, hypothèses et programmes émergent d’un processus de compréhension et d’interprétation de l’existant sans poser de cadres préalables.  

L’objectif est de maîtriser des outils de repérage, de lecture, d’étude et de restitution pour acquérir une agilité et une capacité à saisir des lieux connus ou inconnus, en France et à l’international, et à y concevoir des projets sur un spectre large d’échelles.

DE 9 Transformations

Réparer, maintenir, restaurer, rénover, réhabiliter, réutiliser, reconvertir, réemployer, transmuter, transfigurer, etc. sont des actions de transformation de l’existant peu émettrices de GES, qui évitent des destructions productrices de déchets et qui prennent généralement place dans des sites déjà aménagés (qui ne nécessitent donc pas (ou peu) d’anthropisation supplémentaire). Ces actions mobilisent des savoir-faire spécifiques sur toute la chaine de conception-réalisation-entretien du projet architectural, urbain et paysager auxquels il convient de former/sensibiliser les étudiantes et les étudiants.   

Les projets liés à la transformation de l’existant sont bien souvent initiés par les attentes de la société en matière d’accessibilité et de réduction de la consommation énergétique. A ces entrées utiles, se superposent d’autres attentes - nombreuses - liées aux exigences de la mutation environnementale (changement climatique, épuisement des ressources, effondrement de la biodiversité, pollutions massives des sols, de l’eau et de l’air), de l’équité sociale et d’une compréhension des valeurs culturelles, esthétiques et mémorielles des situations. 

Ce faisceau de questionnements forme une vaste problématique à laquelle sont attachés toutes les enseignantes et tous les enseignants du DE Transformations. Nous proposons aux étudiantes et aux étudiants de s’intéresser avec nous à toutes les situations à transformer, objets architecturaux ou tissus urbains, du patrimoine identifié à « l’infra-ordinaire » cher à Georges Perec. 

Pour consulter les six anciens domaines d'études