L'objectif principal de cet enseignement est de sensibiliser l'étudiant.e aux méthodes de projétation qui prennent en charge dans un même temps, révolution numérique et révolution écologique.
Théorie : Vivant et numérique : vers de nouvelles méthodes de projet bio-mimétiques - Claire Bailly
Enseignant(s) : Claire Bailly
- Année : 4
- Semestre : 8
- Affilié à un groupe : non
Objectifs pédagogiques
Contenu
Aujourd'hui, deux grandes mutations sont à l'oeuvre : l'une relevant de la soutenabilité, l'autre de la culture numérique. Le caractère fondamental de ces deux mutations, démontré par de nombreux auteurs, mais aussi par les travaux de différents architectes, designers, artistes, se traduit par la nécessité de modifier profondément les modes de penser et d'agir. Ceci place les futurs architectes dans l'obligation de se positionner par rapport à ces deux mutations majeures au sein desquelles ils auront à travailler durant leur vie professionnelle. Ils auront à inventer des méthodes d'analyse et de projétation personnelles adaptées.
Toutes deux incontournables, ces deux mutations sont pourtant généralement considérées comme opposées l'une à l'autre. Il est au contraire nécessaire de les envisager comme deux piliers du monde de demain, et de réfléchir à leurs convergences conceptuelles et inventives voire à leurs possibles hybridations.
En d'autres termes, comment proposer, en tant qu'architectes, une articulation projétuelle entre ces deux mondes qui semblent devoir s'ignorer ?
La piste de la soutenabilité relève en réalité, fondamentalement, de l'écologie scientifique, c'est-à-dire de la science des milieux et des interactions multiples et complexes qui s'y déroulent. Par extension, elle est indissociable de l'approche dite des sciences des systèmes (appelées « systémique »), élaborées depuis les années 1950.
Pour l'architecte, le vivant est dès lors à la fois un enjeu en tant que tel et une source inépuisable de méthodes, où les notions de processus, de mutualisation, d'hybridation, de diversité, de résilience, de construction, de re-construction, de re-structuration sont essentielles.
La piste du numérique renvoie quant à elle à la problématique de l'information, de son traitement et des méthodes nouvelles rendues nécessaires par l'émergence du big data, de la modélisation paramétrique ou encore de l'intelligence artificielle.
Les puissances de captation, de mémorisation et de calcul des outils numériques rendent de plus en plus accessible la compréhension des phénomènes complexes, ceux-là même que l'écologie étudie. Dans le même temps, les méthodes telles que l'algorithmique ou le paramétrage portent intrinsèquement, elles aussi, les notions de processus, de mutualisation, d'hybridation, de diversité, de résilience, d'assemblage, de construction, de re-structuration : autant de méthodes qui peuvent enrichir le projet comme démarche et comme objet abouti.
Le cours explorera donc les croisements possibles, au sein des démarches de projet, entre vivant et numérique :
• Biomimétisme : démarche consistant à s'inspirer des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant
Il sera utile de revisiter les approches biomimétiques à la lumière du numérique. Dans les champs scientifiques, le vivant est aujourd'hui abordé sous l'angle écosystémique et via des méthodes rendues possible par le numérique. Si le biomimétisme possède une histoire déjà longue, les approches numériques ont fait surgir un « nouveau vivant » qui nous invite à nous ré-interroger sur la manière dont l'architecture peut entrer en dialogue avec ses milieux.
Ce ne sont pas des formes, mais des propriétés (résilience, diversité, auto-organisation,…) et des processus, qui sont interrogés pour construire le projet.
• Numérique :
Il s'agit avant tout de comprendre comment les nouvelles cultures numériques peuvent aider à projeter des organisation complexes, inspirées du vivant et inscrites dans l'espace de leur territoire d'accueil.
Travaux
Production d’un mode génératif biomimétique, en relation avec le contenu du cours
Bibliographie
Le travail s'inscrira dans une logique similaire à celle explorée dans le cadre du Laboratoire Expérimental de la Cité des sciences et de l'industrie (C. Bailly, J. Magerand, co-directeurs) et de l'Atelier International Expérimental pour la Cité bio-numérique : www.biodigitalcity.org
Voir aussi l’exposition « Arts écosystémiques / Architectures algorithmiques » tenue à Paris en mars-avril 2021 :
www.youtube.com/watch et t=6s