DE PRAXIS
Praxis fait le constat que les crises environnementales, économiques, sociales et politiques que nous traversons sont intimement liées à notre appareil productif, dont l’insoutenabilité est manifeste. Nos manières de produire sont la cause de destructions écologiques et anthropologiques sans précédent. Nous pensons, pourtant, que la discipline architecturale dispose des moyens de les surmonter, car elle est capable de penser la construction d’un appareil productif alternatif soutenable, qu’il s’agisse de conception ou de réalisation. Cela doit désormais être là sa mission première. Notre rôle ne peut se limiter à édifier des œuvres de qualité, si les conditions de leur production ne sont pas durables. Nous devons réécrire notre rôle en tant qu’architecte. Au sein des ateliers de recherche et des séminaires, les étudiant·es auront donc pour objectif de développer une réflexion critique sur les pratiques architecturales et urbaines alternatives.
GROUPE 5
Il n’est pas facile de délimiter clairement où commence et où s’arrête le champ de la discipline architecturale. Tant mieux. C’est justement cette ambiguïté qui, pour nous, est source de richesse. L’étendu de ce champ reste à explorer. C’est l’objet même de la recherche que nous proposons de mener ce semestre ; architecture : the final frontier. Pour le dire autrement, nous tenterons d’étendre la définition du projet architectural au-delà de ses limites convenues, à savoir la production de bâtiment dans le cadre du système productif contemporain. Cette tentative d’extension n’est pas gratuite, elle poursuit un but profondément politique : questionner le rôle des architectes et les moyens dont ils et elles disposent pour intervenir concrètement dans la situation contemporaine.
Pour ce faire, nous proposons de partir de l’étude de projets radicaux du XXe siècle en suivant un plan quinquennal ; chaque projet sera l’occasion d’aborder un thème spécifique, et un territoire singulier (en France) à partir desquels nous pourrons penser les nouvelles formes de l’architecture à partir de ses représentations.
AN I
Nous travaillerons cette année sur le modèle de l'architecte-transformateur, dont la pratique consiste à entretenir et modifier au fur et à mesure.Notre système productif a besoin d’être entretenu, sinon il s’épuise et se détériore. L’architecture nous semble, par essence, une discipline capable de penser la maintenance, dans le cadre de la production de bâtiment et au-delà. Cette attitude engage l’architecte dans un projet par la transformation.
Nous travaillerons ce semestre à partir du Fun Palace de Cedric Price et Joan Littlewood (1964) sur un terrain situé à Strasbourg.