Objectifs
L’objectif du semestre porte sur la compréhension d’un contexte paysager, patrimonial et politique représentatif d’une situation fréquente sur la côte bretonne sud : le golfe du Morbihan et ses îles proches. Ce territoire est soumis à des phénomènes d’évolution du paysage liés à son exposition atlantique : inondabilité, évolution du trait de côté, fragilité de la faune et de la flore, consommation de sol lié à la pression foncière, surdéveloppement du tourisme sur le littoral, et autres. De l’autre côté, la Bretagne est remarquable par le nombre d’ouvrages patrimoniaux militaires ou défensifs : des forts, blockhaus et phares qui ponctuent le littoral.
Nous prendrons comme cas d’étude l’Île Berder, un site qui nous permet d’étudier concrètement ces enjeux, et qui permettra à chaque étudiant de développer un projet spécifique. Ces travaux s’appuieront sur une base de réflexion commune, et se développeront par binômes en essayant d’avoir une cohérence d’ensemble de la démarche.
L’Île Berder, très peu bâtie, a été achetée par un groupe immobilier, qui a essayé d’y construire un hôtel de luxe dans l’ancien château. Ce projet, très controversé par la privatisation de l’île qu’il entraîne, n’a pas pu être mis en œuvre suite à une décision défavorable du Conseil d’État, qui classe l’île comme un espace remarquable à protéger.
Les étudiants pourront imaginer des alternatives à ce projet, qui mettent en valeur l’espace naturel remarquable et patrimonial de l’île, et qui envisagent d’autres types d’usage.
Le travail est réalisé à plusieurs échelles et par étapes, une première phase de projet à l’échelle paysagère et urbaine ; et un travail final à l’échelle architecturale et du détail, portant sur un bâtiment existant.
Certaines problématiques propres à cet exercice sont développées : l’architecture et la temporalité (quels sont les éléments durables, structurants d’une architecture ?), la réversibilité des interventions architecturales, la relation entre l’existant et le créé (mimétisme, intégration, contraste), les limites de la transformation (jusqu’où peut-on transformer une architecture, une ville, en gardant ce qui la constitue ou la qualifie ?), ou encore le patrimoine et le développement durable. Ces questions s’appuient sur les enseignements des séminaires mais c’est dans la confrontation à une proposition concrète, dans l’élaboration et la définition du projet, qu’elles seront réellement étudiées et évaluées.
Un voyage sur site est prévu début octobre pour permettre aux étudiants d’arpenter le site de projet.
ENSEIGNANTS
Hervé Dubois et Alba Platero, enseignants en charge du studio.
Annie Tardivon et Philippe Simon, enseignants présents aux jurys et de forme ponctuelle au long du cours.
