Le pavillon et la cour sont les formes premières de l’architecture que les architectes interrogent, génération après génération. A partir de leur valeur symbolique et sociale, une lecture spatiale s’appuyant sur les dimensions typologiques, topologiques et tectoniques est proposé ici. La finalité de cette investigation est bien entendu d’observer au plus près les mécanismes spatiaux qui définissent les « plages de coexistence » dont parle Benoît GOETZ, dans son ouvrage 'la dislocation' qui permettent à une société de se reconnaître, de partager des valeurs.
Le pavillon et la cour sont en fait les deux archétypes des deux grands modes d’organisation des établissements humains.
La cour par son introversion relie, qu’elle soit cloître, place, cour d’école ou patio. Elle est l’expression première d’une communauté à la recherche de son harmonie, religieuse, urbaine, éducative ou familiale. Elle met à distance et préserve des territoires hostiles.
Le pavillon par le détachement qu’il procure manifeste l’indépendance, il est expression de l’unique, de l’individualité.
Si dans un premier temps les caractères du pavillon et de la cour sont identifiés par opposition, c’est pour mieux révéler, dans un second temps leurs rapports mutuels, par associations, confrontations ou fusions au sein de grandes compositions architecturales, paysagères ou urbaines.