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  • S10- PFE PROJET ARCHITECTURAL ET URBAIN

Contrôle continu PFE

Semestre 10

DE 1 Alto : Paysage 2 - C. Faivre-Aublin, E. Sarrazin, N. Regnier-Kagan, L. Beaudouin

Enseignant(s) : Emmanuelle Sarrazin,Pierre Vincent,Nathalie Regnier-Kagan,Giovanna Marinoni,Florence Gillet,Cyrille Faivre-Aublin,Laurent Beaudouin

  • Année : 5
  • Semestre : 10
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

HABITER LE PAYSAGE, CONSTRUIRE LE TERRITOIRE

 

« Rien n’est à inventer, tout est à réinventer » (Luigi Snozzi)

Master 2, S10-PFE à l’ENSA Paris Val-de-Seine, D.E. « Alto »

 

Enseignants :

Emmanuelle SARRAZIN

Cyrille FAIVRE AUBLIN

Laurent BEAUDOUIN

Nathalie REGNIER-KAGAN

 

Le travail de PFE portera sur les rapports entre l’architecture et le paysage naturel ou urbain.

Nous considérons la ville comme un paysage à part entière.

Nous explorerons la réversibilité du rapport au territoire : l’édifice comme moyen de construire un

paysage, et la capacité du paysage à rentrer dans l’édifice.

Les étudiants peuvent proposer un site et un sujet déjà explorés ou analysés. Ils devront en formuler la problématique.

Pour les étudiants qui n’ont pas choisi de site, nous proposons de travailler sur un site qui sera proposé lors de la première séance.

 

La question du Littoral sera abordé de manière plus spécifique.

La dernière frontière:

 

'Le littoral pose aujourd'hui une série de questions cruciales puisqu'il est devenu l'élément clé du peuplement de notre planète: les deux tiers de la population urbanisée se retrouvent en effet à moins de cent kilomètres des seuils littoraux; A mon sens, le littoral est devenu notre dernière frontière, notre ultime frontière. Et il faut prendre ce terme au sens littéral: le littoral, c'est l'endroit où chacun veut être, que chacun cherche à atteindre. Les frontières artificielles sont désormais toutes dépassées, en premier lieu par la mondialisation qui implique pour moi le primat conjugué du temps réel, de l'immédiateté, de l'instantanéité et de l'ubiquité, sur l'espace réel et donc sur les distances.' Paul Virilio

Contenu

LA NÉCESSITÉ DU PROJET. TRANSFORMER LE MONDE.

Le projet d’architecture est l’acte majeur par lequel l’architecte concourt à la civilisation. C’est une action pensée de transformation du paysage et de ses usages, à partir d’un état du monde que le projet dresse et contribue à clarifier.

Nous proposons d’aborder le projet architectural par la pratique théorique du projet, ou la “progettazione” (mot italien sans réelle traduction française) comme mode opératoire et de pensée.

C’est une pratique productrice de connaissance, s’appuyant à la fois sur des positions théoriques et des données empiriques qui, à leur tour, peuvent déboucher sur de nouvelles questions théoriques. La forme architecturale est ce par quoi l’architecte pense et agit.

 

LE PROJET COMME BOÎTE À OUTILS CONCEPTUELS

Le 'projet' dans la réalité et le 'projet' dans une école d'architecture ne participent pas du même objectif : le premier vise notamment à construire un bâtiment, le second a pour finalité de permettre à l’étudiant de se construire. Ainsi, l'apprentissage du projet se fonde dans un cadre fictif qui procède à des réductions du cadre réel (les contingences) pour faire émerger des notions essentielles. Ces notions sont théoriques en ce qu'elles sont de l'ordre du général et ne procèdent pas de l'accumulation de singularités (un client, un budget, les réglementations, etc.).

Il s'agit de faire naître par l'abstraction conceptuelle et plastique une approche critique de 'résistance', seule capable de fonder in fine le projet dans un contexte réel évoluant sans cesse. Résistance à l’aplatissement d’une culture devant la seule part marchande et médiatique de celle-ci, résistance au gaspillage énergétique des procédures normatives et au consumérisme de l’objet architectural.

Ce processus d'affranchissement suppose le projet comme une totalité annonciatrice supérieure aux éléments qui le composent (le programme etc.) et s'apparente ainsi à une démarche expérimentale où rien n'est connu a priori et où toute hypothèse doit en retour être validée. « Rien n’est à inventer, tout est à réinventer » (Luigi Snozzi).

Cet enseignement, nommé pratique théorique du projet, prend acte du caractère indissociable devant unir la recherche (spatiale, formelle, structurelle, urbaine, paysagère, conceptuelle) et les pratiques professionnelles (à défaut de métier) en direction desquelles il ouvre.

 

L'apprentissage du projet s'applique à toutes les échelles de conception (le territoire, le détail, la ville ou l'édifice, l’espace intime ou de représentation) puisque celles-ci questionnent tour à tour des problématiques spécifiques et complémentaires.

Après avoir graduellement abordé, en licence, des exercices et des programmes dans une « mise en situation » initiatique autant qu'inédite, le cycle de master est conçu pour donner aux étudiants la possibilité de revisiter la fabrication du projet afin d’y construire une posture et des affinités de recherche.

Chaque futur architecte doit, pour paraphraser Louis Kahn, être accompagné dans une recherche exigeante: « devenir l’architecte de ses propres aspirations ».

 

« Les bords de la nature sont toujours en lambeaux » (A.N. Whitehead, The Concept of Nature, 1920).

 

'Deux disjoints de se conjoindre font un monde.' Michel Deguy.

Travaux

LE TERRITOIRE DU PROJET, LE PROJET DE TERRITOIRE: TRAVAIL SUR LES LIMITES.

• Du paysage à l’édifice.

La réflexion portera sur les 3 actions projectuelles suivantes: arpenter le sol, construire l’horizon, composer avec l’existant.

Le paysage sera exploré suivant les thèmes du point de vue, de l’étendue et des limites.

Ces limites sont de plusieurs ordres. Elles concernent les relations entre nature et artifice, entre dehors et dedans, entre plein et vide, entre figure et fond, entre privé et public.

 

Les étudiants font un diagnostic du site par le projet, et le programme fonctionnel en découle. Il s’agit de faire surgir d’un territoire donné des occasions de projet capables d’ouvrir le « champ des possibles » et de faire apparaître des formes urbaines et territoriales généralement interdites par les processus de fabrication de la ville contemporaine. En se confrontant au site, la forme architecturale ne vient pas donner forme illustrative à un parti ou à une analyse préalable mais constitue en soi un outil d'analyse. Ces interventions valorisent la complexité des situations pré-existantes par l’application d’un « droit d’inventaire ».

Des points de vue se construisent et s’assemblent, sur la ville et ses paysages, des intensités spatiales se mesurent et se parcourent. C’est une architecture de résistance à la consommation des territoires et de responsabilité quant à leurs transformations.

 

• Du dedans vers le dehors, croisements d’échelles.

Une attention particulière est portée aux croisements d'échelles, aux différentes limites sur lesquelles agit le projet: seuils public-privé, dedans-dehors, vide-plein, sombre-lumineux, minéral-végétal, naturel-artificiel, etc. Ainsi s’élaborent des espaces architecturaux qualifiés, c’est-à-dire du vide chargé de son gradient de lumière, de sa matérialité pesante, de ses parcours induits et de ses usages honorés.

 

LES MATÉRIAUX DU PROJET.

Les « matériaux de l’architecture » (la lumière, l’espace, la gravité, le parcours, le territoire, l’eau) avec lesquels s’élabore le projet sont questionnés et précisés par les modes de représentation qui entrent en jeu dans la construction de la forme.

La tectonique est un axe de travail qui permettra de confronter l’abstraction de la figure (spatiale, territoriale) à la matérialité des sols, des parois, des couvertures et de la structure.

L’élaboration d’une problématique se fait avec du texte, des documents graphiques et maquettes correspondants.

Chaque situation de projet donne lieu à un développement minutieux et précis jusqu’à une vision plus essentielle où il en va de la nature des choses architecturales. L’activité de projet, dans « une certaine émulation cognitive qui vient aiguiser le regard et la sensibilité de l’étudiant » (Michel Corajoud), devient instrument de connaissance, où chaque élément est décortiqué, démonté et remonté selon une méthode expérimentale et empirique.

 

Notre studio de PFE « Habiter le paysage » s’adresse donc à des étudiants cherchant à développer un propos à travers un travail raisonné et exigeant de la forme comme incarnation et développement d’une posture intellectuelle.

Bibliographie

Bibliographie

Sur les disciplines convoquées par le sujet : A constituer par chaque étudiant.

Sur d’autres disciplines, dans les domaines divers abordés par le projet, selon l’intérêt de l’étudiant et son niveau de connaissances.

 

Bibliographie de référence:

 

BESSE Jean-Marc, Le goût du monde. Exercices de paysage, Arles, Actes Sud / ENSP, 2009

BESSE Jean-Marc, La nécessité du Paysage, Marseille, éditions Parenthèses, 2018

BONNET Frédéric, «Extension du domaine de l’urbanisme», Grand Prix de L’urbanisme 2014, ss. la direct°de Ariella Masboungi, Ed. Parenthèses, 2014

BOUCHENOT-DÉCHIN Patricia et FARHAT Georges, André Le Nôtre en perspectives, 1613-20013, Paris, Hazan, 2013

BRETON David, Marcher. Éloge des chemins et de la lenteur, Paris, éd. Métailié, 2012

CIRIANI Henri et BEAUDOUIN Laurent, Vivre haut. Méditations en paroles et dessins, Paris, Archibooks, 2011

COLLOT Michel, La poésie moderne et la structure d’horizon, Paris, PUF, 1989 ;

Les enjeux du paysage. Littérature, arts et sciences humaines, Bruxelles, éd. Ousia, 1998

CORAJOUD Michel, Le paysage, c’est l’endroit où le ciel et la terre se touchent, Arles, Actes Sud / ENSP, 2010

Critique n° 613-614, 1998, « Jardins et Paysages »

DIAZ Isabel, FLEURY-JÄGERSCHIDT Émilie (s.la direct° de), L’horizon des lieux. Réparer par le paysage, Marseille, éditions Parenthèses, Collect° 'Territoires en projet', 2017

FLÉCHEUX Céline, L’horizon. Des traités de perspective au Land Art, Rennes, PUR, 2009 ;

L’horizon. 50 questions, Paris, Klincksieck, 2014

FOLLÉA Bertrand, L’Archipel des métamorphoses. La Transition par le paysage, Marseille, éditions Parenthèses, Collect° 'La nécessité du paysage', 2019

FOUCAULT Michel, « Des espaces autres », in Dits et Écrits, t.IV, Paris, Gallimard , 1994

GREGOTTI Vittorio, Le Territoire de l’Architecture, Milan, Feltrinelli, 1966

GROS Frédéric, Petite bibliothèque du marcheur, Paris, Flammarion-Champs classiques, 2011

GUBLER Jacques, Motion, émotions, « Notes sur la marche à pied et l’architecture du sol », Gollion, infolio, 2003

HERTZBERGER Herman, Leçons d’architecture, Gollion, infolio, 2010

LE CORBUSIER, Les Trois établissements humains, Paris, édit° de Minuit, 1959

LE CORBUSIER, Oeuvre Complète, vol.

MARIAGE Thierry, L’univers de Le Nostre, Bruxelles, Pierre Mardaga, 1990

MAROT Sébastien, L'art de la mémoire, le territoire et l'architecture, Paris, éd. de La Villette, 2010

PADOVAN Richard, Towards Universality. Le Corbusier, Mies and De Stijl. « The Pavilion and the Court », London et NY, Routledge, 2002

PRANLAS-DESCOURS Jean-Pierre, L’archipel métropolitain. Territoires partagés, Paris, Pavillon de l’Arsenal / éd. Picard, 2002

RAGOT Gilles, Le Corbusier à Firminy-Vert. Manifeste pour un urbanisme moderne, Paris, Centre des Monuments nationaux, Collect° Monographies d'édifices, 2011

ROGER Alain, Court Traité du paysage, Paris, Gallimard, 1997

La théorie du paysage en France (1974-1994), Seyssel, Champ Vallon, 1995

SIZA Alvaro, Imaginer l’évidence, Marseille, Parenthèses, 2012

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VACCHINI Livio, Capolavori (Chefs-d’œuvre), Paris, éd ; du Linteau, 2006

VESCHAMBRE V., 'Firminy-Vert et le 'site Le Corbusier'. Vers une esthétisation du grand ensemble?', in Cahiers de la Méditerranée 2000, p.133-156, 'Paysages urbains (XVIe-XXe siècles)'. Tome II [Actes du colloque de Grasse, décembre 1998]

VIRILIO Paul, Le littoral, la dernière frontière, entretien avec Jean-Louis Violeau, sens et tonka, 2013

WEISS Allen S., Miroirs de l’infini (Le jardin à la française et la métaphysique au XVIIè siècle), Paris, Seuil, 1992