Ce cours vise à aborder le projet de la ville contemporaine à travers ses systèmes de déplacements à différentes échelles et temporalités, du point de vue historique, théorique, critique et prospectif au regard des enjeux urbains majeurs des XXe et XXIe siècles.
Le sujet des infrastructures de déplacement (pédestre, routier, ferroviaire, fluvial, etc.) convoque des dimensions transversales révélatrices de la complexité et de la multidimensionnalité du projet urbain, des interactions entre pratique spatiale et identité du lieu, technique et esthétique, forme et mouvement, espace bâti et espace public, etc. et leurs liens. Il s’articule ainsi avec les autres cours magistraux en S5 et S6, en particulier des champs disciplinaires VT, SHS et HCA, et nourrit l’initiation au projet urbain dans les groupes de projet.
Au niveau de l’apport des connaissances, la pensée du mouvement dans la ville chez de nombreux théoriciens de l’urbanisme joue un rôle moteur dans la production de modèles. Chez certains architectes, elle constitue un instrument de renouvellement du projet et une source d’explorations tant morphologiques que programmatiques.
Au niveau de la compréhension des territoires, les rôles structurants ou destructurants des infrastructures de transport, leurs nuisances comme leurs bienfaits, les politiques qui les portent, les acteurs qui les gouvernent, constituent des clés de lecture et d’analyse de situations précises.
Au niveau des outils mobilisables pour le projet architectural et urbain, la prise en compte de la mobilité dans ses dimensions quantitative et qualitative est déterminante d’une approche intégrée et de méthodologies d’analyse et de conception qui incorporent les dimensions territoriales, du paysage aux usages. Elle implique de manipuler différents types de données et des modes de représentation spécifiques mais ouverts à l’invention.
Au niveau de la réflexion sur la ville contemporaine, le sujet de la mobilité est au cœur de débats et de nombreux travaux de recherche au croisement de différentes disciplines (histoire, géographie, sociologie, économie, écologie, etc.). Pour les disciplines de l’espace, sa matérialité se renouvelle aussi au contact de problématiques multiples : sociale, économique, biodiversitaire, énergétique, de santé, etc. L’aménagement de nouvelles infrastructures comme la reconversion des infrastructures héritées constituent un potentiel de transformation stratégique pour la ville contemporaine.