Ces TD, centrés sur l’espace public, permettent aux étudiant.e.s d’investiguer les formes spatiales, les usages et les formes sociales. Les exercices leurs permettent de comprendre l’espace dans ses dimensions matérielles et immatérielles et dans ses différentes temporalités. Ils les amènent à interroger les relations entre espace public et espace privé, en analysant les transitions, seuils et frontières.
L’exercice se situe à l’articulation entre l’analyse urbaine et/ou territoriale menée dans le cadre du projet et le travail d’observation et d’analyse des usages réalisé pour le champ SHS. Cet espace d’articulation consent de prendre une première distance des enjeux liés au processus de conception inhérent au projet, pour s’interroger sur ce qui peut définir plus largement les qualités des espaces sur lesquels nous intervenons, tant sur un plan esthétique, de confort visuel (distances, proportions, vues, éléments de cadrage etc) que sur un plan de confort d’usage (chaleur, ombrage, lumière, obstacles, assises etc).
Le travail s’organise par groupes, mais l’expression d’un apport personnel est attendue et sera évaluée.
Le territoire étudié est celui proposé dans le cadre du projet. Cependant l’exercice d’observation interrogera les périmètres pour tenter de définir une géographie des espaces et usages pertinente, en relation avec la thématique abordée par chaque groupe.
A partir de thématiques proposées et choisies par les groupes d’étudiants il s’agit dans un premier temps, en groupe, de rendre compte d’une géographie de cette thématique à l’échelle indicative de l’analyse urbaine (dont le périmètre sera questionné).
Les thématiques proposées permettent d’appréhender les espaces en relation aux usages possibles par tout un chacun, afin d’interroger l’articulation entre l’espace et le « libre mouvement », l’enjeu de la pensée conceptuelle, la réflexion sur la nature futile, arbitraire ou nécessaire des composantes du paysage urbain…
Dans cette articulation entre espaces et usages on peut envisager et dessiner différentes « géographies », à partir desquelles nous pourrons observer puis définir des qualités physiques, perceptives et visuelles, à partir, par exemple :
- Des plans, des verticales, de la topographie, de la matérialité
- Des limites, des seuils et des enchainements (entre séquences d’espaces),
- De l’ensoleillement (au solstice d’hiver) et/ou des ombrages (au solstice d’été), hors ombre portée des bâtiments
- De la lumière (nuit/jour)
- Des assises (hors bordures de trottoir)
- Des « échappées », ou amplitudes physiques et visuelles (continuités d’espaces au-dessus de 1,40 m du sol)
- Des obstacles (entre le niveau 0 et 1,40 du sol, hors bordures de trottoirs)
- Des objets et leur encombrement, pour l’accès, entretien, etc (à classer selon destination d’usagers, pour tous, pour une catégorie)
- Des espaces résiduels = espaces libres sans usage prévu
- Des continuités de sol homogène, du plus lisse au plus rugueux (établir un gradient de rugosité des sols)
- De la présence du vivant sous toutes ses formes
- Des continuités végétales (typologiques, structurantes)
- Etc.
Il s’agit de renseigner un fond de plan adéquat (plan, coupe, multi-scalaire) en nommant les choses.
Les étudiant.e.s peuvent proposer d’autres thématiques (alternatives), adaptées à l’exercice.
La démarche d'investigation se déploie à partir de lectures du terrain (relevés d’observation), en allers-retours, d’un travail de recherche sur plans (cartographie historique et contemporaine) et photo (à l’appui de programmes web type street view) et de tout autre document de connaissance, à partir d'un corpus d'ouvrage définis par les enseignants SHS, VT et TPCAU (et/ou référencé dans les cours magistraux et de projet).
Dans un premier temps on établira, en groupe, une géographie thématique (spatialité/usage) dans un périmètre cohérent avec l’analyse urbaine réalisée dans le cadre du projet. Dans un deuxième temps, individuellement, on devra définir les qualités d’un espace choisi, en relation avec le projet et à l’égard de l’ensemble des thématiques abordées par la classe, permettant d’établir un dialogue conceptuel entre les qualités (identifiées) de l’existant et le projet architectural au sens large (espaces intérieur/extérieur, éléments de transition et/ou d’agencement).
Au rendu une confrontation doit être possible entre le ressenti des personnes rencontrées, habitants ou visiteurs des lieux (dont doit rendre compte le travail pour le champ SHS) et la compréhension de chaque étudiant.e des qualités d’un espace versus ses intentions de projet.
L’enseignement s’organise en séances par champs et en séances communes. Le calendrier de l’enseignement est transmis à part.