Objectifs pédagogiques
INTRODUCTION
L’objectif du S6 est la connaissance et la maîtrise des processus de transformation d’un territoire. Dans cette perspective, le TD est un enseignement interdisciplinaire articulant les champs VT, SHS et TPCAU. Le TD intensif et transversal s’appuie sur les deux CM 'Analyse et représentations de la ville et du territoire' et 'Usages des espaces publics' et sera l’occasion de travailler sur les liens entre les différentes formes urbaines et les pratiques sociales des différents acteurs impliqués dans la production des espaces publics.
Il s’agit de réinterroger les usages spatialisés de la ville et des territoires que ces formes urbaines induisent ou empêchent en les pensant ensemble.
Par forme urbaine, on entend la morphologie du tissu urbain et son processus de production dans lequel s’articule la relation entre la ville et l’édifice, l’espace public et l’espace privé. L’analyse de cette forme urbaine engage dans le même temps une approche anthropologique donnant à comprendre les divers modes d’appropriation du territoire urbain et de l’espace public selon différentes échelles, temporalités, contextes contemporains, enjeux locaux, pratiques et affirmation d’appartenance aux lieux de la part des acteurs. Processus de transformation sociale et matérielle du tissu urbain sont à penser de façon conjointe en tenant compte des représentations, des perceptions et des discours qui s’attachent à la production de l’espace public.
Dans ce sens, le TD SHS/VT a pour objectifs principaux d’initier les étudiants aux savoir-faire de l’analyse urbaine, dans sa dimension typomorphologique et à partir des pratiques et situations sociales pour comprendre les enjeux liés à la production de la ville (au sens d’Henri Lefebvre) et aux usages des espaces publics.
SAVOIR-FAIRE A ACQUERIR
- Apprendre à mener une analyse urbaine :
o Reconnaître les tracés, les systèmes parcellaires, les typologies, les permanences d’un territoire et ses transformations, mais aussi la production et/ou l’engendrement des formes urbaines notamment dans leur relation aux espaces publics ;
- Acquérir les outils de représentation de la ville ;
o Lecture et manipulation des documents cartographiques et dessin d’analyse
- Savoir observer, mener des entretiens-semi directifs courts, relever et rendre compte des usages de l’espace et de la variété des pratiques des acteurs impliqués dans la production de l’espace public.
LES CONNAISSANCES A ACQUERIR
- Permettre aux étudiants de constituer, à partir des espaces publics, un corpus de références architecturales et urbaines, pensé comme un catalogue de modèles et types ;
- Leur apprendre à bien distinguer « espace privé » et « espace public » notamment dans un contexte actuel où les distinctions entre ces deux notions, ces deux domaines sont de plus en plus brouillées et leurs limites poreuses : publicisation de certains espaces privés, privatisation de nombreux espaces publics, ambiguïté des espaces publics dont le statut ou la fonction se transforment, etc. A noter que l’espace public peut être aussi un espace collectif ou un lieu où se jouent des pratiques dissonantes, voire contradictoires selon les différents temps et rythmes de la ville.
- Conduire les étudiants à interroger les relations entre l’espace privé et l’espace public et la façon dont ce dernier s’articule à la variété des formes architecturales qui composent l’espace bâti. Ce point vise à interroger ce que les formes architecturales et urbaines autorisent ou non (la notion d’affordance de Gibson ou de « prise » telle que traduite par le sociologue I. Joseph) et les possibilités d’appropriation de l’espace public par ses acteurs.
- Appréhender l’espace public à partir de la notion de seuil et de limite en tant qu’éléments matériels franchissables produisant des pratiques sociales. Les limites et les seuils ont à la fois une dimension objective (tracé, découpage institutionnel et administratif), implicite et discursive.
- Interroger la notion (Ricoeur, Gotman) d’hospitalité et les façons dont elle se décline dans l’espace public / interroger la manière dont les dispositifs d’hospitalité sont mis en œuvre ou réduits dans l’espace public et les usages et modes d’appropriations de l’espace induits selon des temporalités spécifiques et différenciées (durée, conditions, accès). L’hospitalité engage les acteurs dans une relation d’altérité : habiter, partager un espace que d’autres habitent, utilisent, y être accueilli, en être exclu, etc.
- Identifier et analyser les lieux de sociabilité et d’échange (foire aux bestiaux à Pont St Maxence, marchés hebdomadaires) et les possibilités d’interaction que ces sociabilités engagent dans l’espace public (orchestration des parcours et déplacements dans l’espace public).