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  • S5- 40 Expériences pour le projet

Enseignement optionnel intensif

Semestre 5

Option 10 - Scénographie - Sandra Ancelot et Sandrine Dubouilh

Enseignant(s) : Sandrine Dubouilh,Sandra Ancelot

  • Année : 3
  • Semestre : 5
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

Scénographie : Explorer la boîte noire pour ouvrir des mondes autres

co écrit avec Sandrine Dubouilh, scénographe enseignante chercheuse.

 

Mené en partenariat avec le Théâtre de la Cité Internationale qui met à disposition son plus grand plateau de la Galerie, ce cours a pour objectif de faire se rencontrer la pratique physique de l’espace d’un plateau, et la mise en esquisse de propositions scénographiques attachées à une œuvre fictionnelle. Il s’agit d’apprendre à s’approprier les caractéristiques d’une scène, de jouer avec celles-ci en travaillant le mouvement dans l’espace, au sol, mais aussi en suspension, tout en inventant des situations spatiales porteuses d’imaginaire, par des aller-retours entre la pratique in situ et le dessin d’une esquisse scénographique.

L’opportunité de travailler à l’échelle 1 permet de compléter l’approche scénographique fondée sur un travail purement spéculatif à partir de textes par l’expérience collective et individuelle de la recherche créative faite sur le plateau d’un théâtre.

Deux jours de travail sur le plateau seront guidés par des apprentissages de techniques de créations et d’improvisations issues des arts vivants et des arts plastiques. La création sur le plateau permet de construire des histoires, de formuler des hypothèses à partir de corps individuels et collectifs en mouvement et agissant dans et sur l’espace du plateau.

Une captation vidéo témoignera des diverses créations assemblées sous la forme d’un spectacle-performance.

Comment éveiller l’imaginaire du public par ces jeux et tensions dans l’espace ? Quelle place donner au matériel scénique, décors, lumières et sons pour créer ces ambiances et provoquer des émotions ? Comment la fiction travaillée et présentée sur un plateau de théâtre contribue-t-elle à l’émergence de prises de conscience sur les questions actuelles autour des renouvellements d’usage du monde ?

A l’appui de ces questions se profilent des perspectives susceptibles d’alimenter des projets de recherche pour le master et de nouvelles approches de la conception architecturale. Ce cours est donc aussi l’occasion d’aborder une recherche-création qui pourra s’épanouir dans la suite du cursus, tant par les sujets soulevés que par les méthodes explorées.

Contenu

Ce cours est encadré par Sandra Ancelot et Sandrine Dubouilh, associant ici leurs compétences dans l’enseignement, la pratique de la scénographie de spectacle vivant et des arts plastiques et visuels. Il sera mené par des ateliers dans les murs du Théâtre de la Cité Internationale (TCI) et des retours au travail à la table sur le site de l’école.

 

Au Théâtre, des ateliers de sensibilisation aux pratiques du mouvement concilieront des apprentissages de techniques de création sur plateau pour apporter des repères. Ils seront maillés avec des temps de découverte pour faire place à l’épanouissement des sensibilités artistiques individuelles ou collectives. Nous développerons des écritures scénographiques alliant des stratégies préétablies avec des temps d’improvisation. Nous explorerons comment avec la prise d’espace, la manipulation d’objets scéniques tels que les agrès, cordes, benjee (élastiques), suspensions pour des vols en ras de sol, s’animent et apparaissent des images évocatrices d’imaginaire qui font le récit de mondes. Ces recherches, conduites par l’action à diverses échelles du mouvement dans les trois dimensions de la boîte noire du théâtre, permettent de projeter dans l’espace l’imaginaire en utilisant les artifices du spectacle.

Pour cet intensif, nous serons notre propre public néanmoins nous proposons de faire une captation vidéo des tableaux retenus en concertation collective pour garder une trace des situations et pouvoir les rappeler lors du travail sur la table. Ainsi, pendant qu’une partie du groupe travaillera au plateau, l’autre partie, en tant qu’observateur, rendra visible par une documentation de prises d’images photographiques, vidéos et par la notation, les actions créatives en train de se faire.

 

Pour nourrir ces explorations scéniques nous travaillerons à partir de 'l'Homme qui plantait des arbres' de Jean Giono (lien vers le pdf dans support de cours). Les étudiants, nourris de leur travail sur l’espace physique de la scène du TCI, esquisseront des propositions spatiales pour une adaptation scénique de cette œuvre dont les textes seront fournis et lus le premier jour de l’atelier.

 

 

Déroulé du cours et précisions pratiques :

- Lundi 23 septembre 14h-17h : à l’école salle d’expérimentation : présentation du cours, lecture des textes, exercices d’échauffement

- Mardi 24 septembre 9h-17h : au TCI : découverte du plateau, des agrès, premiers exercices à partir des textes donnés

- Mercredi 25 septembre 9h-17h : au TCI : approfondissement, répétitions et mises en forme d’une séquence scénique

- Jeudi 26 septembre 9h-17h : à l’école salle d’expérimentation : travail à la table, création d’une esquisse scénographique nourrie des expériences en scène

- Vendredi 27 septembre 9h-12h30 : à l’école salle d’expérimentation : présentation des travaux et échanges

Cet enseignement est ouvert à tous les types de morphologies et de niveaux physiques. Il n’est pas nécessaire d’avoir un bon niveau en sport. Cependant, nous restons attentives et vous remercions de venir nous voir pour nous informer d’une fragilité ou d’une difficulté afin que nous puissions nous adapter. Pour les ateliers au TCI, il faudra prévoir une tenue adaptée, de pouvoir se désaltérer et se nourrir (pique-nique + barres énergétiques) ; nous donnerons des précisions à ce sujet le lundi.

Travaux

Carnet A5 de notations – notations quotidiennes – idées, récits dessinées, mind maps, collages techniques mixes, plans, croquis, propositions de l’étudiant.

Sur le team, dossier par groupe d’étudiants, documents numériques photos, vidéos, sonores.

Esquisses scénographies

Bibliographie

BACHELARD Gaston, L’air et les songes, essai sur l’imagination du mouvement, Le livre de Poche, 1994.

Collectif, Danse et architecture, Contredanse, Nouvelles de danse, n°42-43, 2003.

Collectif, Qu’est-ce que la scénographie ? Les deux volumes sont disponibles en ligne sur Cairn.

GLON Marie, LAUNAY Isabelle, Histoires de gestes, Actes Sud, 2012.

HALPRIM Anna, Mouvements de vie, 60 ans de recherche, de créations et de transformations par la danse, Contredanse, 2009.

KOKKOS Yannis, Le scénographe et le héron, Actes Sud, 2004.

PEDUZZI Richard, Là-bas c’est dehors, Actes Sud, 2017.

Informations supplémentaires

www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-chemins-de-la-philosophie/prendre-l-air-pour-attraper-les-songes-3128830

“Il y a du vol en nous” : pour Gaston Bachelard, l'air est une hormone de l'imagination sans cesse en mouvement qui nous fait grandir psychiquement. Comment rythme-t-il nos corps et transforme-t-il la pesante réalité en légèreté ? Comment faire une 'thérapie par le souffle de l'air' ?

 

Au début de son livre L’air et les songes, publié en 1943, Gaston Bachelard, qui a déjà écrit une Psychanalyse du feu et une analyse de l’eau et des rêves, précise qu’il sait bien que ce troisième élément, l’air, est particulièrement difficile à saisir pour le philosophe...

“Nous sommes conscients des difficultés de notre sujet, écrit-il. Bien souvent, nous nous sommes demandé si nous tenions un sujet. Est-ce un sujet que l’étude des images fuyantes ? Le mot aile, le mot nuage, sont tout de suite des preuves de cette ambivalence du réel et de l’imaginaire… Ce que nous demandons au lecteur, c’est de vivre ces états alternés, et de les réunir dans une ambivalence où l’on comprend que la réalité est une puissance de rêve, et que le rêve est une réalité.

L'invitée du jour :

Marie-Pierre Lassus, musicologue, directrice d’un master Arts et responsabilités sociales à l’Université de Lille

L’évident bonheur de respirer

Dans 'L’air et les songes', Bachelard nous explique qu’il n’y a pas besoin de sortir pour respirer puisqu’on peut le faire en restant chez soi, en lisant de la poésie… et même, en la lisant à haute voix. La poésie est une joie du souffle, une création du bonheur de respirer.

Marie-Pierre Lassus

 

www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/science-en-questions/la-nature-et-ses-imaginaires-2821352

Quel rapport l'Occident entretient-il avec 'la nature' qu'il définit comme le 'non-humain' ? Spécialiste des sociétés amazoniennes, l'ethnologue Philippe Descola interroge les images produites aux frontières de l'humain et de l'animal sous forme de masques ou de peintures corporelles.

Avec

• Philippe Descola Anthropologue, professeur au Collège de France.

Le physicien Etienne Klein et l'ethnologue Philippe Descola posent d'emblée la question de la définition du concept de nature, qu'en Occident, nous pourrions définir comme le « non-humain ». Un monde constitué de tout ce avec quoi nous sommes en interaction constante, c'est-à-dire les plantes, les animaux, les virus, le CO2 de l'atmosphère, l’air que nous respirons, le gibier que nous chassons, les glaciers s’il y en a dans notre environnement, et beaucoup d’autres choses encore. Les ethnologues ont montré une chose importante, décisive, l’équivalent pour eux sans doute de ce qu’a représenté la découverte de l’atome pour les physiciens : mis à part la société occidentale, 'aucune autre société humaine ne cohabite avec le monde non-humain sur le mode de la séparation'. Il n’y a pas,d’un côté, une nature qui serait close sur elle-même, et de l’autre, l’humanité qui serait une entité à part, installée avec sa culture à l’intérieur de la nature, le plus souvent dans une position de surplomb.

'Les frontières de l'humanité ne s'arrêtent pas aux portes de l'espèce humaine'

Comme le formule Philippe Descola dans son livre Par-delà nature et culture, partout ailleurs, hors de l’Occident moderne, « les frontières de l’humanité ne s’arrêtent pas aux portes de l’espèce humaine ». S’y trouve également inclus l’ensemble des « corps associés », ces entités que nous considérons, nous, comme subalternes et que nous reléguons pour cette raison « dans une simple fonction d’entourage ». À rebours de nos propres habitudes de pensée, dans toutes les autres cultures, les entités du monde non-humain sont considérées et traitées comme de véritables partenaires sociaux, avec lesquels on peut composer de mille et une manières différentes. Or, il est possible 'd'imaginer des formes alternatives de rapport au monde, différentes de celles que le capitalisme moderne a instituées, qui s'inspirent aussi d'expériences de collectifs alternatifs ou de façons différentes d'occuper des territoires, mises en œuvre en Europe et en France en particulier par les zones à défendre, notamment Notre-Dame-des-Landes (...) Des jeunes militants disent leur dégoût vis-à-vis d'un monde dans lequel les humains se sont séparés et mis en surplomb des autres qu'humains.'

 

Raymond Douglas Bradbury

www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/fictions-samedi-noir/ylla-et-la-corne-de-brume-6262240

Et si une habitante de la planète Mars recevait en rêve la visite d’un homme étrange et troublant venant de la Terre ? Et si un monstre marin répondait à l’appel lancinant d’une corne de brume ?

Yll K. et Ylla K. habitent une maison toute en colonnes de cristal sur la planète Mars, au bord d’une mer vide. Ils ne sont pas vieux. Ils ont la peau cuivrée, les yeux pareils à des pièces d’or. Ils vivent ensemble depuis longtemps mais ne sont plus heureux. Un jour, Ylla fait un rêve étrange dans lequel lui est apparu un homme au physique invraisemblable : grand, des cheveux noirs, des yeux bleus, une peau blanche. Cet homme parlait une autre langue, et pourtant elle le comprenait, il lui disait qu’il venait d’une autre planète, la Terre, qu’il s’appelait Nathaniel York et faisait le premier voyage interplanétaire. Délicieusement troublée, Ylla décrit ce rêve à son mari et cela suffit à le rendre fou de jalousie, d’autant qu’elle fait un nouveau rêve, dans lequel l’homme l’embrasse, lui dit qu’elle est belle, et qu’il va venir l’embarquer dans son vaisseau pour l’emmener sur sa planète… Yll, qui a entendu sa femme parler pendant son sommeil, comprend qu’un vaisseau s’est posé non loin de chez eux…

Lue par Elodie Huber

Ylla, traduit de l’américain par Jacques Chambon et Henri Robillot, est publié aux éditions Denoël dans Chroniques martiennes. La nouvelle a été publiée pour la première fois en janvier 1950 sous le titre I'll not Look for Wine dans le magazine MacLean’s.

Suivie de

La Corne de brume (The Fog Horn) traduit de l’américain par Richard Negrou (traduction révisée par Philippe Gindre) est publié chez Denoël dans le recueil Les Pommes d’or du soleil (The Golden apples of the sun).

Une nuit de novembre, tout en haut d’un phare enveloppé de brouillard, au beau milieu des eaux glacées de l’océan, McDunn, le vieux gardien, révèle au narrateur un secret. Chaque année à cette date, un monstre des Profondeurs de la mer répond à l’appel lancinant de la Corne de brume, traversant un million d’années d’eau et de brouillard. On entend alors le cri de la créature, peut-être la dernière de son espèce, qui attend, seule, depuis des millions d’années, quelqu’un qui n’est jamais revenu.

Une célèbre nouvelle de Bradbury aux échos de Lovecraft.

 

Lien vers 'L'homme qui plantait des arbres' : lettres.ac-versailles.fr/IMG/pdf/jean_giono_-_l_homme_qui_plantait_des_arbres_pdf_1_2_.pdf