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  • S4- 20 L'approche cuturelle

Anthropologie de l'espace - Léonard LEGENDRE

Semestre 4

Enseignant(s) : Léonard Legendre

  • Année : 2
  • Semestre : 4
  • E.C.T.S : 1
  • Coefficient : 1,00
  • Compensable : oui
  • Stage : non
  • Session de rattrapage : oui
  • Mode : obligatoire
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

ANTHROPOLOGIE DE L'ESPACE

 

 

« Le lien entre espace et lieu, c’est l’homme. En tant qu’être au monde, il est un être spatial et il est un être fondateur de lieux »

Henri MALDINEY - 'Topos-logos-aisthesis' in Le sens du lieu, Collectif, Bruxelles, Ousia, 1996, p. 13-34

 

 

 

OBJECTIFS

 

Ce cours fait suite à l'introduction à la Sociologie et l’Anthropologie offerte en première année. Celle-ci visait à une sensibilisation au vocabulaire ainsi qu’une initiation au découpage en catégories explicatives, puis proposait une lecture de leur inscription dans l'espace au travers de quelques exemples, afin d’aborder la notion de « milieux habités ».

 

Les objectifs de ce cours sont pluriels. Il s’agit d’abord de rappeler que les Sciences Humaines et Sociales ne sont pas un simple faire- valoir, une sorte d'illustration des potentialités d'usage de l'espace construit, mais qu’elles sont à la fois l'outil de leur (re)connaissance et l'instrument d'une articulation entre composition architecturale, logique sociale et dimension historique. Que l’on ne peut donc pas limiter les pratiques spatiales à un simple justificatif' de l’architecture, à une sorte de fourre-tout fonctionnel alimentant le projet.

 

Parmi toutes les questions que l'architecte doit se poser, nous pourrions retenir celles-ci :

- Qui sont les destinataires des espaces qu'il projette, puis qu’il construit ?

- Quelles représentations en ont-ils ?

- Quels en sont les modes d’habiter, au sens large?

- Quels rapports entretiennent pratiques et représentations dans notre société ?

 

Un autre objectif consiste à inviter les étudiants (pourtant déjà habitués, par le projet, à une certaine mise à distance de l'espace) à se décentrer encore un peu plus pour les conduire à se représenter des espaces inconcevables hors de tout contexte à la fois symbolique et concret, à mesurer les différentes échelles d’intervention sur la ville, à relativiser l’architecture pensée trop souvent comme simple objet formel, au détriment de l’incontournable prise en compte de la notion de « LIEU » ou de « Milieu ».

 

Par ailleurs, on sait qu'un espace dépend tout autant du mode de connaissance que de la forme de pensée d'une société, donc de sa structure sociale, politique, économique, religieuse... Ce qui explique pourquoi les modes d'habiter, les usages et les appropriations ne résultent pas seulement de la configuration physique de l’espace mais aussi des représentations mentales : autant de sociétés, autant d’espaces !

 

Une culture est un tout complexe comprenant savoirs, croyances, art, moeurs, droit, coutumes... ensemble d'éléments constitutifs qui ne sont pas un simple agrégat sans cohésion, résultant du jeu des circonstances, mais qui forment système. En effet, toute société humaine traduit, écrit son rapport au monde en transposant ses représentations mentales, collectives, à l'aide d'autres modes de représentation qui forment, eux aussi, une structure cohérente.

 

Ainsi, les règles de parenté, le système politique, le mode économique, la pensée écologique... s'expriment à des degrés divers dans les mythes, les arts, la cuisine, les vêtements, les procédés techniques, les choix esthétiques... et bien sûr l'architecture !

 

Ce détour anthropologique propose donc aux étudiants une nouvelle prise en compte de quelques notions de base (les limites, les seuils, les lieux, les techniques corporelles, les usages, les appropriations...) afin d'enrichir leur processus de conception architecturale.