Le Saint Georges : l'histoire d'un hôtel, d'un symbole, d'une lutte

Le tissu urbain de la capitale du Liban, Beyrouth, est en perpétuelle mutation. Cette " ville en chantier " se reconstruit sur elle-même depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

L'hôtel du Saint Georges appartenant au " quartier des hôtels " sur le front maritime fut témoin de l'Âge d'or du Liban. Il rayonnait sur la scène locale et internationale. Cependant, en 1976, il participe à un épisode de la guerre, " la bataille des hôtels ", dans laquelle se sont affrontés les combattants depuis les différents hôtels pris d'assaut. Une fois la guerre achevée, c'est à SOLIDERE (acronyme de société libanaise de reconstruction) qu'est confiée la reconstuction du centre ville et du front maritime beyrouthin en 1994.

Le Saint Georges refuse de faire partie de ce projet d'urbanisme et devient ainsi le symbole de la lutte contre la privatisation du littoral libanais et de la bataille immobilière qui agite Beyrouth depuis les années 90. Une carcasse vide aux étages, lieu de " rendez-vous " de l'élite internationale, souvent animée au rdc et rez-de-mer, offre la possibilité d'un nouvel avenir. Elle perpétue le souvenir d'un lieu qui attend toujours, un fantôme d'un autre temps, cerné par les immeubles qui poussent autour de lui et qui ne sait plus où il habite.

Comment un monument de l'Âge d'or du Liban, peut-il aller à la rencontre de l'histoire, du skyline et du climat de Beyrouth à la fois ?