Fête du chantier !

La Normandière est un petit hameau situé en Normandie, dans l'Orne, près de la ville de Carrouges. Le terrain qui accueille les 4 bâtiments de la ferme s'étend sur 600 m de long et 80 m de large. En contrebas, un ruisseau délimite la parcelle du Nord au Sud.

La Normandière est un lieu d'accueil, pour toutes et tous. On vient y apprendre à travailler le bois, tailler la pierre, souder, cultiver son jardin en permaculture, cuisiner et manger local ou encore échanger ses savoirs faire. Les cinq architectes, qui ont ouvert le lieu il y a maintenant 10 ans, tendent à développer un lieu résilient en matière de consommation énergétique, et prônent une économie locale et solidaire. Leur activité gravite autour du village de Sainte-Marguerite-de-Carrouges, situé à 15 minutes de vélo au Nord. On y échange les récoltes, les matériaux, le lait, le pain, la confiture, les services : c'est l'autonomie partagée.

La Normandière est un lieu d'apprentissage, au plus près du faire. Ici, on requestionne l'acte de bâtir, et le temps qu'il faut pour construire. On apprend à faire, on s'initie à construire. La Normandière est le reflet d'une architecture rurale et vernaculaire. Restaurée de manière progressive entre 2022 et 2035, elle montre les différentes époques constructives qui s'y sont succédées. On y apprend comment les anciens maniaient les outils à main, mais aussi comment cultiver des matériaux de construction, ou réemployer des matériaux au lieu de les jeter.

Vivre un moment à la Normandière est une initiation, une découverte d'un nouveau mode de bâtir, plus juste et plus durable.

Excercer le métier d'architecte doit nous obliger à nous intéresser à l'Histoire, aux ruines (Tesson, 2017), à l'ascension d'un bloc de granit en haut d'un mur de 9 mètres, à la taille de cette pierre, à son extraction dans la carrière, à son acheminement sur le chantier, au dessin de son appareillage. La complexité de ce métier doit refléter la multitude des savoirs de son apprentissage. Et inversement.