- DE6 Transformation, temporalités de l’existant et des patrimoines
- PFE
Léa HEDIN
D'une enclave à un lieu ouvert : la reconversion de l'hôpital Roger Prévot
2023
Directeur(s) d'étude(s) : Laurence VEILLET, Xavier DOUSSON
Enseignants : Etienne LÉNA, Léonore LOSSERAND, Lila BONNEAU
L'hôpital Roger Prévot, à Moisselles (95), déménage. Situé entre l'urbain et le rural, le site profite des avantages de la banlieue parisienne (commodités, infrastructures, gares...) mais aussi de la campagne (nature, espace, calme...). Quoi de mieux pour y loger des personnes âgées ? Le site, par sa qualité paysagère hors norme, pourrait acceuillit une résidence autonome, donnant la sensation de vivre au milieu d'un parc. Par sa position idéale, le site correspondait aux attentes d'une telle population : du calme sans être pour autant couper du monde. Ce fléau, je n'en voulais ni à l'échelle de la ville ni à l'échelle du site. J'ai alors ouvert le site, amenant la ville à lui. Puis, j'ai amener de la programmation dans le bâti existant restant en cherchant à rassembler, à rencontrer : un centre intercommunal (bibliothèque/ médiathèque/centre aéré) et une ferme pédagogique, amenant des enfants, des familles et des animaux sur le site. Ni vraiment une ville ni vraiment un parc, le site de l'hôpital Roger Prévot a été dans une position d'entre-deux, surtout avec cette structure très haute qu'est le chateau d'eau, situé au plein milieu du site et qui est visible par une bonne partie du territoire environnant. Encerclé par son enceinte, le site n'a plus été ni ville ni parc depuis un moment. L'idée alors est d'ouvrir, de permettre au hasard des rencontres, des échanges. C'est aussi de faire en sorte que cet entre-deux ne soit plus ni une ville ni un parc mais une ville et un parc. Que de la vie s'y déroule... C'est aussi garder le cadre propice à l'usage des habitants de Moisselles qui, malgré sa position en plein centre et sa masse territoriale de 7 hectares, n'a jamais été ouverte et donc, profitable pour ces gens qui habitent pourtant juste à côté. Le bâtiment en brique, la MAS, a été autrefois une relais de poste. Situé au carrefour entre 3 villes ; Moisselles, Attainville et Baillet-en-France, le bâtiment était stratégiquement placé au long de la route royale qui reliait Paris et Beauvais. Depuis la construction d'infrastructures routières plus importantes, cette route, ce carrefour et ces villes ont perdu de leur importance. En ouvrant le site à la ville, on se rappelle ces moments là, on se souvient de la place majestueuse que pouvait occuper ce bâtiment à l'époque. La galerie, structure existante, relie les différents programmes et bâtiments entre eux. C'est une vrai colonne vertébrale dont je maintient son commencement dans le nouvel espace public et que je viens terminer vers un point de vue sur l'agriculture environnante. Un point de repos, de réflexion sur la transition si complexe mais pourtant si nécessaire d'une ville à l'agriculture ou de l'agriculture à la ville.
Ce bâtiment à l'architecture moderne possédait déjà de très grandes qualités : patio, façade libre, sur pilotis. Je n'ai fait que m'insérer dans cette oeuvre architecturale via mes intentions. Ces dernières sont de proposer des logements décents, suffisamment grand pour recevoir et apporter ses affaires. Aussi, de réintroduire la notion de voisinage dans le bâtiment. De renouer avec le paysage, un peu camouflé pour les patients de l'hôpital à l'heure actuelle. Autour du patio, je viens insérer une coursive de distribution. Depuis cette coursive, j'ajoute une fenêtre dans la cuisine et une haute dans la salle de bain. Je viens percer pour apporter de la lumière naturelle provenant du patio ou des autres ouvertures aux pièces ne pouvant en recevoir de la façade. En perçant, je viens aussi créer des cadres de vue ; on peut se doucher et observer le paysage à travers la fenêtre de la chambre. Ces logements traversants dialogue avec le bâtiment tout entier, qui devient lui-même traversant. La lumière, comme les usagers, circule.
De nombreux espaces communs ont été intégrés, notamment en rez-de-chaussée, afin de créer des potentialités de rencontre, de lien et de sociabilité. Un espace spécial se déploie sur le toit. Le paysage l'a conquis. Des arbres et des potagers sont parsemés sur l'étendue, fondant le bâtiment dans son paysage et offrant des usages et vues exceptionnelles sur le territoire proche et lointain aux usagers de ces toits terrasses. Une grande table à manger pourrait s'y installer, promettant alors de grands moments de convivialité.