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  • Enseignement de projet

MAELLE ROUZIC - BAPTISTE MULLER - VICTORIA MONCHARMONT

Musée du débarquement

2022

ARROMANCHES

Directeur(s) d'étude(s) : Jean-Luc CHASSAIS

Enseignants : Sébastien MÉMET

HORIZONTALITÉ

Heidegger parle d’habiter « sur la terre » et « sous le ciel ». Pour lui, l’Homme ne peut se soustraire à l’entre-deux qu’il nomme « dimension », défini par la terre et le ciel ; toute édification est, de la Terre, dressée vers le ciel. Une troisième horizontale est présente sur site, l’horizon de la Manche. Ces horizontales sont fondatrices du projet, tant par le dessin faisant écho au site et sa géographie que dans l’expression de la mémoire du port Mulberry B dans la baie, le village sur Terre et la sacralité des cieux. Plutôt que de les rejoindre par une verticale, le nouveau musée d’Arromanches mettrait en tension ces trois parallèles avec un volumétrie élancée, légère : un trait accompagnant, conservant l’horizontalité. Le musée est en flottement, en flottaison, à la manière des plateformes du port artificiel par Loebnitz frôlant l’horizon. Le parcours muséographique est travaillé par des jeux de failles, rappelant les couloirs de vues entre deux caissons Phœnix.

SYSTÈME

Nous avons cherché à travailler des volumes pour former un corps s’auto déployant. Par la dilatation et la contraction, travailler une trame évolutive, comme si les quatre façades du musée n’en formaient qu’une seule venant se dérouler depuis le «côté terre» jusqu’au «coté mer». A la façon des cellules, comme des modules, le projet se déplie en nœuds, de coexistences d’éléments, de jonctions. Envisagée comme une géométrie élastique, le déploiement de la matière se fait par une série de plis.

FLUIDITÉ

Le projet va au-delà du corps du musée en devenant un système desservant multiples niveaux de façon tentaculaire. La cinquième façade est le lieu charnière du pro- jet. Suivant les préceptes de l’horizontalité, le parvis, la toiture, la digue et la plage se mêlent. Une volonté paysagère de continuité du sol en découle. La ligne de la digue, est étirée et enjambe le musée par une longue rampe, puis une descente par des escaliers. Le parvis de la place du village se creuse et mène à la mer ainsi qu’au musée. Linéairement, tous ces sols sont reliés et tendent à n’en former plus qu’un. La transparence du musée, la porosité du RDC accentuent la continuité depuis le parvis jusqu’aux salles d’expositions. Les espaces se veulent être des seuils dans un parcours continu et fluide du village à la mer par le nouveau musée, sans qu’il y ait de limite.

AMPHIBIGUITÉ

La promenade littorale infuse jusqu’au parcours muséographique qui s’ouvre sur le paysage : la baie fait partie de l’exposition. Humblement, le bâtiment s’efface depuis le musée 360, d’où on le perçoit comme un soulèvement du sol. Vu depuis la mer, la digue semble se soulever pour aboutir à un point de vue en hauteur, et passer des- sous pour atteindre le sable. S’imbriquant dans son paysage, éléments sont conviés, l’eau submerge l’exposition depuis laquelle on se projette à l’extérieur, la lumière inonde le hall par une faille profonde et le vent coiffe la terrasse. Articuler une dualité par l’évolutivité de la trame et l’alternance de murs opaques et de parois de verre afin d’appréhender l’édifice par ses sols, le réduire à son horizontalité.