Enseignants : Hervé DUBOIS
Le projet se situe au nord de l'Île-Saint-Denis, entre le pont routier de la N310 et le pont ferroviaire d'Épinay-sur-Seine, sur un territoire en mutation.
Le site a une superficie de 3,6 ha, d'une longueur moyenne de 335m et d'une largeur qui varie entre 90 et 125m. Ce lieu est évidemment tout à fait particulier car il se situe sur une île et entre deux zones végétales.
À l'est du site se développe le parc départemental de l'Île Saint-Denis, qui offre une très grande diversité végétale, c'est un lieu de loisir, de flânerie mais qui est une nature controlée par l'homme. À l'ouest, la pointe de l'Île, une réserve naturelle en cours de renaturation spontanée, un site à l'état sauvage, actuellement fermée au public pour la tranquillité des oiseaux qui migrent. Ce qui nous met à distance de cette nature. Le site de projet est donc l'articulation entre ces deux zones mais il créer une rupture entre ces deux espaces végétales puisque depuis 1945 le site a servi de lieu de stockage, d'entrepôts, de décharge pour les matériaux. Par conséquent la végétation est très pauvre, quasiment désertique à certains endroits. Les sols sont particulièrement pollués.
Le premier objectif à été de se servir de ce potentiel d'être entre deux zones végétales afin de concevoir une continuité entre le parc départemental et la pointe nord de L'Ile-Saint-Denis. Ainsi, imaginer un nouvel espace, ainsi redensifier la végétation. Pour cela, il a fallu travailler cet espace de manière à immerger dès l'entrée les visiteurs dans une forêt urbaine, les invitant à se sensibiliser avec elle, à lui porter attention et à en rechercher les qualités. J'ai souhaité m'intéresser à la dimension du monde vivant dans la conception, d'accorder une importance et d'ajuster le projet à l'intérêt de ce vivant observées dans ce milieu.
Différentes études m'ont permis de déterminer le programme que je souhaite entreprendre sur ce site : un centre permanent d'initiative à l'environnement, appelé CPIE, pouvoir accueillir des enfants de 3 à 12 ans. Ils apprendront à travers l'immersion dans une forêt, les enfants seront poussés à la réalisation de projets de découvertes et d'éducation à l'environnement.
La volonté de transversalité et de réunification des espaces m'invitait à révéler la linéarité de l'île et de ce fait à soulever le projet pour donner à voir : les liens nouvellement crées, la géographie de l'île en créant un belvédère sur la forêt, un lieu d'observation en se mettant à hauteur d'arbre.
En se mettant à distance nous mettons en valeur ce sol. Le projet se construit sur pilotis, au travers de la constitution d'une passerelle habitée, soit en sous face de la passerelle, à 4 mètres du sol, soit au niveau même de cette passerelle, à 7 mètres ou en sur hauteur. Cette ligne de 380 m de long devient alors un cheminement aérien qui permet de découvrir et franchir ce monde du vivant.