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  • DE5 Territoires de l’architecture
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BRILLANT Ivan

Marseille, le Bassin du Lacydon : Réparer un site exceptionnel

2020

Marseille

Directeur(s) d'étude(s) : Bruno TONFONI

A la fin du XIXe siècle, la population de Marseille est multipliée par cinq en moins d'un siècle et se constitue vers sa périphérie. Pour faire face au brutal étalement de la ville, la priorité est donnée aux infrastructures. À partir de 1950, l'avénement de l'automobile pousse la ville à poursuivre la construction d'infrastructures de grande envergure avec les autoroutes et le percement du tunnel du Vieux-Port. Plus tard, le tunnel ferroviaire du Prado est transformé en voie routière et cette opération acte la transformation du Bassin de Carénage en échangeur routier.

Aujourd'hui, l'ouverture de la rocade L2, la construction du boulevard Sud, la piétonisation partielle du Vieux-Port et la pacification programmée de la circulation en centre-ville et sur la corniche constituent une opportunité pour transformer le site du bassin de carénage, avec la possibilité de "reprendre" une partie de l'emprise de la voirie.
L'objectif de la transformation? Assurer la continuité du Vieux-Port, du nord au sud et d'est en ouest, terminer la façade du quai Rive Neuve, et donc inscrire le site du bassin comme une rotule qui projette autour d'elle autant qu'elle rassemble.

Dans une logique d'économie de la mesure, l'infrastructure existante est conservée. Un amphithéâtre planté de pins suit les tracés de l'échangeur autour du bassin, les lignes de la voirie deviennent des courbes de niveau. L'arrivée d'un Ferry-Boat sur le Quai Marcel Pagnol amorce le récit d'un parcours possible du Fort Saint-Jean à l'abbaye Saint-Victor, début de l'ascension de la colline de Notre Dame de la Garde.

Trois architectures scandent cette promenade, accompagnent une progression lente multipliant les points de vue, pendant contraire à l'autoroute souterraine.
Un large édifice public termine la transformation du site. Il referme l'îlot éventré depuis la construction de l'échangeur, achève la façade du Vieux-Port et s'inscrit dans la continuité du mur Sainte-Catherine. Le long du bâtiment est crée un passage public en pas-d'âne à la manière des escaliers marseillais. Ce passage offre des vues nouvelles sur le site, dessert le bâtiment et relie de manière douce Saint-Victor dans la continuité de la pente de la colline. Comme aboutissement de ce parcours, un parvis est crée devant Saint-Victor. Grande surface plane, ce parvis contribue à poser l'abbaye.