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  • DE1 Alto - Architecture-Laboratoire des Territoires Ouverts
  • PFE

Yanqiao DING

une goutte d'eau près de la mer

2019

le havre

Directeur(s) d'étude(s) : Cyrille FAIVRE-AUBLIN

Le projet que je présente aujourd’hui, est en relation étroite avec le mémoire que j’ai présenté en Février dernier : « se promener dans l’architecture », et qui portait sur l’architecture émotionnelle et le parcours, à partir d’une réflexion sur le musée Kolumba, et la fondation Ibêre Camargo. 

En commençant mon PFE, j’avais deux grandes ambitions. La première c’est que, quand j’ai visité le musée Kolumba, j’ai ressenti une impression de sérénité. Même si c’est difficile, je voudrais essayer de produire la même impression dans mon PFE. 

Louis Barragan a dit, la sérénité est toujours accompagnée du mystère. Le mystère, à mon avis, est lié au parcours, à la lumière et à l’ambiguïté. Dans un parcours mystérieux, les vues sont cachées, ce qui invite les visiteurs à découvrir. Dans l’architecture émotionnelle,  le parcours n’est pas seulement une circulation, mais il permet surtout une communication entre l’architecte et les usagers. 

La lumière mystérieuse, ne se trouve jamais dans un espace assez lumineux. Quand un rayon de soleil rencontre l’obscurité, il devient l’âme de l’espace.  

La seconde ambition, c’est que, je crois que l’eau est un élément sensible dans l’architecture. Les reflets, les ondulations, les sons, produisent une impression de sérénité. Du coup j’ai décidé de travailler sur l’eau et la sérénité. 

Pour mettre l’eau au centre du projet, j’ai choisi un site qui se trouve sur l’estuaire de la Seine. En face, il y a la vallée de Honfleur. Je la prends comme axe invisible. Il existe déjà deux observatoires dans ce site, qui permettent d’observer les oiseaux au loin. Malheureusement, pour y aller, il n’y a pas de transport en commun. Je propose qu’on réutilise les voies ferrées industrielles qu’on n’utilise plus aujourd’hui. Cette réutilisation permettrait de desservir beaucoup d’équipements,  par exemple le stade, le centre commercial, le parc naturel, etc. Du coup dans mon projet, il y aura une petite gare. 

Un centre de recherche scientifique serait aussi installé, pour étudier la botanique et la zoologie dans le parc naturel. Le troisième programme sur lequel j’insisterais un peu d’avantage serait une maison de méditation. J’ai choisi d’insister sur ce programme pour deux raisons. D’une part, parce que comme les bâtiments religieux, une maison de méditation a besoin d’études approfondies sur la lumière et le parcours; d’autre part, parce que la méditation cherche à apaiser l’esprit, ce qui correspond bien avec mon sujet, la sérénité dans l’architecture. 

Je cherche un équilibre dans le plan-masse. Le centre de recherche est vers le ciel, tandis que la maison de méditation est vers la Seine. 

Sur l’estuaire de la Seine, il y a beaucoup de bassins naturels. Ils sont comme des miroirs où se reflète le ciel. J’espère que mon projet est comme une partie de la nature. Ça c’est ma première intention. La deuxième, c’est que je voudrais créer une zone couverte par l’eau, où on puisse quand même marcher pieds nus. L’eau, comme un lac de sel, nous donnerait l’impression qu’on est isolé d’avec les autres, mais lié avec la nature. C’est un bon moyen pour se calmer et réfléchir. La troisième intention, c’est faire en sorte que l’eau accompagne le parcours. Dans la culture chinoise, trouver l’origine est un sujet important. Il ne faut pas oublier l’engagement initial, sinon on se perdra. Dans ce projet, on trouvera l’origine de l’eau à la fin du parcours. 

La maison de méditation comprendra des espaces à vivre dans la partie principale, un jardin sous le toit, une salle de conférence et une salle de méditation, qui se trouve au bout de l’axe. Le parcours commence au moment où on arrive à la gare. Les gens qui vont à la maison de méditation sortent par la droite. Ils rencontrent un grand cadrage par lequel on voit les arbres dernières. Ils voient la belle vue, en même temps ils deviennent une partie de la vue. Puis ils continuent sur 200 mètres, en regardant vers l’est. Quand ils arrivent au point fourche, ils ne voient plus ce qui se passe à l’est, mais ils découvrent un lac artificiel avec une ligne d’eau qui traverse le mur courbe. Après être entrés, ils voient encore de l’eau qui continue l’eau précédente, ils avancent en suivant l’eau, ils montent sur un mètre, ils voient une autre porte, ils continuent, ils traversent l’eau encore une fois, aperçoivent l’entrée, et l’eau disparaît quand elle rencontre la façade. 

Quand on entre dans le bâtiment, on entre dans un autre monde. C’est un monde un peu sombre, éclairé juste par des lumières indirectes. Tout d’abord, au premier plan, on voit un escalier qui conduit au premier étage. Au dernier plan, on voit un peu de ciel et un peu de bâtiment. On sort dans l’espace d’accueil, on voit un grand espace avec une fenêtre, on s’approche, on continue, on voit deux fenêtres sur les deux côtés, vers la fenêtre à droite, il y a une vue traversante vers l’extérieur, on continue, on voit un autre espace avec une fenêtre, on avance, on arrive à un espace avec un mur perforé. Un bassin se trouve là-bas, il reflète la lumière entrée par les trous. Le couloir est éclairé par la lumière qui entre par la vitre du premier étage, pour guider le parcours. Ensuite on arrive à un espace près de la terrasse, qui est plus lumineux. On voit la salle de méditation au loin, au bout de la passerelle. On continue le parcours, et on arrive dans le hall. 

Tout ceci est une hypothèse que j’ai faite pour une première visite. Pour les pratiquants, le parcours quotidien va de leur chambre à la salle de méditation et à la salle de conférence. Pour y aller, on peut choisir directement la passerelle, ou on passe par un jardin sous le toit. C’est un jardin qui permet de se promener. En 10 jours de stage, on a besoin de promenade. L’eau du jardin est liée avec l’eau du bassin naturel. Du coup même si on ne sort pas, on sent facilement le changement du niveau de l’eau et on est toujours lié avec la nature. Comme le bâtiment est surélevé de 1 mètre pour éviter l’inondation, ici, je descends le sol pour qu’on puisse approcher de l’eau. Celle-ci reflète les murs opaques et le ciel, tandis que le métal du plafond fait de même, ce qui crée un espace ambigu. 

De plus, j’ajouterais encore quelques remarques. Le plus grande surface de l’eau dans le cercle est à la même hauteur que le sol du RDC. Quand on est dans le réfectoire, sur la terrasse, ou sur la passerelle, on est toujours près de l’eau. Sur le toit, l’eau est seulement une couche de 1 millimètre. sous l’eau, il y a un chemin, où on peut marcher pieds nus. Ce chemin est lié avec la terrasse du premier étage, et avec la rampe près du jardin sous le toit. 

On passe une passerelle pour aller dans la salle consacrée spécifiquement à la méditation. Il s’agit d’une boîte transparente ouverte sur la nature, et d’un cylindre fermé. On ouvre la porte, on se trouve dans une faille avec une rampe. On suit la rampe et la verrière, et les murs de deux côtés deviennent de plus en plus bas à mesure que l’on monte. Au bout de la rampe, on voit une fenêtre basse, qui est sous la grande dalle, et qui indique la direction de la source de la Seine. Au loin, l’eau de la Seine avait parcouru 777km jusqu’à nous. Sur le trajet, elle s'est enrichit toute au long par la terre, les montagnes, les villes, etc. Tout comme mon projet, qui est inspiré par mes enseignants, mes camarades, des cultures différentes, des oeuvres des grandes architectes. 

En haut, on voit aussi une fenêtre linéaire, qui est dirigée vers l’ouest, pour accueillir la lumière du soleil couchant. En tournant, on aperçoit une pyramide inversée en verre. Des gouttes d’eau tombent régulièrement par la pointe, plic-ploc, plic-ploc. Bon, c’est le moment où commence la méditation.