Université Phyllis Lambert, Laboratoire universitaire et faculté de l’aménagement

Le projet se situe à Montréal sur la friche polluée d’une ancienne usine d’acier, dont les seuls vestiges sont 22 gigantesques bassins répartis sur une dalle de béton de 20 hectares, recouverte de végétation. Le tout constitue un espace énigmatique, dont l’histoire est incertaine, ce qui provoque une certaine envie de spéculer, d’imaginer ce qui à pu s’y produire, ou de l’inventer. Et c’est en cela, il me semble, que cette friche est un espace exceptionnel, c’est dans sa capacité à provoquer en nous l’idée d’un souvenir qui ne s’est jamais produit. Il a donc fallu réfléchir à l’intensité du sentiment procuré par l’espace pour en analyser l’essence et en retranscrire une réponse de continuité fictionnelle. Il m’a semblé que la ruine était attirante dans sa vertu évocatrice d’un espace romantique et non dans sa signification crue et réelle de friche industrielle. Il m’a donc fallu travailler une réponse esthétique à la hauteur de l’évocation et concevoir mon bâtiment comme un filtre au paysage, pour entrevoir à nouveau le romantisme que ce lieu répand.