Percée | Perceptions

Le projet est localisé sur l’île Sainte-Marguerite, à une quinzaine de minutes en bateau de Cannes. Les thèmes de l’art et l’insularité ont été primordiaux dans la recherche de ce projet. L’île est un lieu préservé de l’agitation, isolé et propice à la contemplation. C’est en cela que le développement de l’art et des musées sur les îles est intéressant. Les visiteurs se sont préalablement détachés de la vie urbaine pour profiter pleinement de cet état naturel, calme et ressourçant. La différence avec un musée traditionnel est que les spectateurs ne viennent pas uniquement le visiter puis repartir mais sont entraînés dans un parcours artistique paysagé qui les immerge naturellement. Le contexte les rend ainsi plus réceptifs à l’art.

Le programme a remis en question la notion même de musée. Le musée doit-il être autre qu’un bâtiment traditionnel qui expose des oeuvres d’art ? Peut-il devenir un environnement où l’architecture elle-même devient l’oeuvre ? La nudité du béton y est exposée en tant qu’oeuvre d’art à part entière. La faille est apparue évidente après de multiples essais de figures. La force de la ligne creusée dans un paysage vierge de construction dialogue pleinement avec l’échelle du site. Le cadrage des vues aux extrémités de la faille ainsi que le cadrage du ciel ont été des notions importantes lors de la conception. La forte présence de l’horizon, cet infini inatteignable, cette horizontalité qui donne toute sa force au paysage, met en tension les éléments entreeux. Par ce projet, j’ai appris qu’un bâtiment n’est rien sans son dialogue avec la nature et la lumière.