Le phénomène migratoire en Chine n’a cessé d’augmenter depuis ces dernières années. En 2012 il concernait près de 262 millions d’habitants dans l’ensemble du pays et pas moins de 8 millions d’individus dans la seule agglomération de Shanghai. Ces chiffres attestent de la profonde réorganisation sociale vécue par les métropoles chinoises ces dernières années. La migration en Chine est caractérisée par le déplacement de populations ayant le hukou d’une province rurale vers les régions plus attractives de l’Est du pays et plus particulièrement les grandes métropoles où le salaire est plus élevé. Les villes sont donc aujourd’hui occupées par deux catégories d’habitants bien distinctes : celle des détenteurs d’un hukou urbain et la population migrante. Cette distinction réside principalement dans le droit d’accès aux services sociaux de la municipalité comme la sécurité sociale, l’école gratuite pour les enfants, ou encore l’indemnisation du chômage. La ville de Shanghai a-t-elle la capacité de répondre à l’augmentation constante de cette population flottante ? Est-il possible d’imaginer une amélioration des conditions de vie pour ces travailleurs migrants, dans le contexte urbain actuel ? Le travail de documentation et de réflexion développé dans le mémoire de master et le rapport de PFE ont constitué le terreau indispensable au bon déroulement du processus de conception pour le projet urbain et architectural proposé.
Le projet urbain est caractérisé par 7 actions qui tentent de répondre aux diagnostics et enjeux à l’échelle du quartier puis du site. Ces dernières présentent les rôles envisagés pour les différents acteurs et définissent le programme implanté sur le site. Le projet architectural est lui, orienté vers la recherche d’un habitat dédié aux populations migrantes et organisé par un comité de résident. Trois thématiques clefs sont abordées : l’implantation dans le tissu historique, l’adaptabilité du logement à l’afflux migratoire et enfin la bioclimatique.
L’objectif de ce projet a donc été de travailler sur la mise en place d’un quartier qui permette de réduire le phénomène de ségrégation spatiale et d’accueillir des logements dédiés à la population migrante tout en s’inspirant de leurs modes de vie.