Amatrice après le séisme, une ville pour reloger.

Notre projet a débuté par une longue analyse des logiques et propositions de relogements qui se mettent en place à la suite de désastres (économiques, politiques, climatiques). Cette étude nous a amenée à constater les diverses problématiques engendrées par une absence de planification de ces campements « provisoires » et par la mise en place de systèmes génériques. Nous avons donc choisi de travailler sur ce sujet, en nous appuyant sur un cas concret, celui de la vile d’Amatrice, touchée par un séisme en aout 2016. Il ne s’agissait pas de proposer une solution d’urgence au lendemain du séisme, mais de permettre aux sinistrés d’être relogés de manière qualitative en attendant la reconstruction du centre détruit, qui ne s’achèvera probablement pas avant plusieurs décennies. La notion de « temporaire » étant alors discutable, nous avons pris le parti de concevoir une nouvelle ville, pérenne, pouvant être construite le plus rapidement possible, en accordant une attention toute particulière à la prise en compte de la charge traumatique des sinistrés. Cela s’est traduit pour nous par un travail d’analyse de la ville d’Amatrice, afin de comprendre quelles étaient ses logiques urbaines et caractéristiques architecturales avant le désastre. L’objectif était de réussir à proposer un projet de relogement capable de « faire ville », en prenant en compte les contraintes qui étaient les nôtres : construire vite, s’adapter aux caractéristiques de notre site ou encore permettre aux sinistrés de s’approprier cette ville. Que ce soit à l’échelle urbaine ou à l’échelle architecturale, nous avons réfléchi à ce qui définissait la ville, afin de s’inscrire au mieux dans ce territoire, dans cette culture particulière. Du plan masse urbain au dessin de l’ilot, ou même du fonctionnement des logements, ce sont ces enjeux qui ont guidés notre projet.