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Clara MERTZ

Passer le seuil

2018

Montreuil, 93100

Aujourd’hui, les pratiques funéraires sont en profonde mutation dans notre société. À travers la crémation, une nouvelle manière de penser les morts émerge et le rapport au corps du défunt évolue. Au vu de ce nouveau rapport à la mort qui s’installe, comment, en tant qu’architecte, peut-on se saisir de la question de la mort pour en proposer une autre approche en termes architecturaux et paysagers ? Comment repenser les cimetières et les espaces funéraires afin de rester en phase avec la société dans laquelle ils s’inscrivent ? Comment, à travers le projet architectural, exprimer ce seuil si particulier et accompagner le processus de deuil pour surmonter la perte ?

La mort est souvent assimilée à un seuil, elle représente le dernier seuil à franchir de notre vie sur Terre. Le projet se développe en différentes séquences qui traduisent les étapes successives de la transformation du corps qui font passer le défunt du monde des vivants au monde des morts ; mais également les différentes séquences par lesquelles passent les endeuillés afin de survivre à la mort de l’autre et revenir à la vie. Selon les étapes à franchir, le projet propose différentes manières de se positionner par rapport à la déchirure, différents seuils. Ce parcours initiatique permet d’amorcer le processus de deuil en faisant passer les endeuillés du nord au sud, de l’avant à l’après, les accompagnant de la ville à la forêt et ainsi à l’horizon.

Le projet tend à inscrire la présence des morts dans la ville et à désenclaver un espace public au paysage minéral pour en faire un acteur des liaisons écologiques. En liant parc et cimetière, un dialogue entre les deux mondes s’installe et un nouveau rapport aux espaces funéraires émerge. L’absence est signifiée par la présence des arbres, faisant le lien entre terre et ciel. En revenant à la nature, les morts s’inscrivent dans le cycle de la vie et toujours nous ramènent à l’origine.