L'ÉCOLOGIE pour la PERSONNE, par le PROJET
Un ensemble de logements alternatifs : entre typologie complexe et semi-collectif.
LE SOL - LA PENTE - LA DENSITÉ - LA PERSONNE
« Il n’existe d’architecture, de Véritable architecture, que lorsque le modeste individu, la tragédie et la comédie humaines réunies, en sont le centre. » Alvar AALTO
« La maison standardisée et l’architecte démiurge sont désormais des notions anachroniques. L’utilisateur veut participer au projet du milieu où il vit, il veut en être l’auteur ou tout au moins le coauteur. La profession change, le langage de l’architecture aussi. » Bruno ZEVI
Enjeux pour demain
A l’extérieur des grandes concentrations urbaines, l’un des enjeux majeurs actuels réside dans la lutte contre l’étalement urbain. Le rêve, élevé au rang de fantasme, de la plupart de nos concitoyens est de vivre dans une maison individuelle, ceinturée par un jardin de plus ou moins grande dimension. La situation de grignotage de l’espace agricole atteint des sommets qui semblent irréversibles voire inéluctables. L’équivalant de la surface d’un département disparaît tous les sept ans, soit 82 000 ha/an, au profit de surfaces artificielles. Ces chiffres considérables, et dont la part de responsabilité de l’habitat individuel est très importante (en surfaces propres ou induites - routes, commerces, ...), doivent être mis en relation avec les risques contradictoires que représente le dépeuplement, tout aussi préjudiciable, de ces espaces agricoles.
Comment faire face à cette contradiction ? Que peut-on proposer comme solutions alternatives pour lever cette contradiction ? Comment penser un habitat pour demain, respectueux de l’environnement, tant dans sa constitution propre, que dans sa situation et sa répartition sur le territoire ?
Dans la ville dense, des questions parfaitement connexes se posent. La détérioration des conditions de vie dans ces territoires engage des migrations qui produisent les conséquences désastreuses sur les territoires agricoles. Peut-être serait-il envisageable de proposer des solutions qui ressemblent aux réponses que l’on peut imaginer dans les villages des campagnes françaises ?
Les questions de densité urbaine, de respect de la nature physique du sol et du sous-sol et de ses conséquences sur la ville et le projet, des conditions pour une mise en œuvre permettant de contribuer à limiter la détérioration du climat, de solutions pour une amélioration de la vie des habitants seront évaluées pendant la durée du studio par un travail de recherche permettant de répondre aux conditions environnementales pour lesquelles la responsabilité de l’architecte est engagée.
Objectifs pédagogiques
Ce nouveau studio va chercher à apporter des réponses urbaines, architecturales et paysagères, alternatives. Mais ces recherches vont être menées au plus près de réalités concrètes, avec des points de vues territoriaux, politiques, sociaux et économiques grâce à des rencontres avec les acteurs de terrain qui vivent ces situations contradictoires : des élus locaux, des associations souvent virulentes (mais dont il faut savoir se faire des alliées par une écoute sincère et pour une amélioration certaine des projets), des bailleurs sociaux, des architectes confrontés aux problématiques locales, des architectes du CAUE du département, des entreprises, …
L’étudiant, devenu architecte, doit savoir, dès maintenant, discuter avec toutes ces intelligences qu’il côtoiera demain.
Outre l’apprentissage de la conception de logements alternatifs, le studio cherchera à donner une part importante à l’argumentation proposée pour expliquer le projet à chacun de ces acteurs. L’architecte doit démontrer qu’il est un citoyen engagé dans le débat public, pour le bien collectif.
Par ailleurs, la loi LCAP (Liberté de Création, Architecture, Patrimoine), entrée en application courant 2017 et contredite en partie par celles qui ont suivi (ELAN, …), donne de nouvelles attributions très intéressantes aux architectes. Le projet sera l’occasion de commencer à se familiariser avec les nouvelles pratiques proposées et en particulier l’article concernant le Permis d’aménager sur l’obligation de recourir à un architecte pour les aménagements urbains de plus de 2 500 m2 (entrées de ville et lotissements, notamment, ont des chances de retrouver des qualités urbaines disparues depuis 50 ans). L’article 88 sur le « Permis de faire » et son ersatz seront également examinés ; il permettait, expérimentalement, pendant un temps défini initialement, de déroger aux normes dans certaines conditions.
Il s’agit enfin, de préparer chacun des étudiants à une entrée dans la vie active architecturale la mieux accomplie possible pour affronter les réalités complexes du métier. Ces rencontres y contribueront.